Il n'est pas forcément aisé, depuis quelques jours, de soutenir très officiellement Donald Trump. Le magnat new-yorkais voit d'ailleurs ses soutiens s'éloigner un par un avant les élections américaines du 8 novembre, conséquences directes des propos obscènes du candidat républicain sur les femmes. Mais le milliardaire américain peut néanmoins se consoler avec le Front national, aussi surprenant que cela puisse paraître pour un parti qui se vante depuis des mois d'être féministe. Certes, cela fera une belle jambe au candidat du Grand Old Party vu qu'a priori, peu de partisans de Marine Le Pen voteront aux États-Unis en novembre. Mais c'est toujours ça.
Invité ce lundi 17 octobre sur FranceInfo:, David Rachline explique que, pour les intérêts de la France, il vaut mieux qu'Hillary Clinton ne soit pas élue. Et donc par extension, dans un système bipartiste, que Donad Trump soit porté à la Maison-Blanche, même si le directeur de campagne de Marine Le Pen se défend d'être en phase avec les méthodes ou les discours du magnat new yorkais. Il dit :
"Je suis évidemment choqué quand j'entends un certain nombre de choses qui sont délirantes, il faut bien le dire. Mais je vois des choses bien plus délirantes dans la politique qu'elle souhaite, madame Clinton, dans la politique internationale qui est la sienne, dans la politique impérialiste on peut le dire, et dans cette absence d'équilibre entre les nations qu'elle projette et qui m'inquiète davantage que les deux, trois déclarations de monsieur Trump. Je veux que madame Clinton soit battue.
"
Sauf qu'il ne s'agit pas seulement de "deux, trois déclarations de monsieur Trump" mais bien d'une constante chez le candidat républicain dont le point d'orgue est les accusations de harcèlement sexuel qui le visent . Ces accusations font suite aux révélations de ses propos obscènes tenus en 2005. Dans une vidéo diffusée par le Washington Post, on entend le milliardaire expliquer que lorsqu'on est célèbre, on peut faire tout ce qu'on veut aux femmes et notamment "les attraper par la chatte". Depuis, les langues se sont déliées : une dizaine de femmes ont accusé Donald Trump d'agressions sexuelles.
Dimanche, sur BFM Politique, Marine Le Pen a tenu sensiblement le même discours, tapant sur Hillary Clinton mais se défendant d'avoir dit qu'elle voterait Donald Trump. Ah bon ? Voici pourtant ce qu'elle disait dans Valeurs Actuelles le 7 juillet dernier : "Au-delà de son aspect fantasque, ce qui plaît aux Américains, c'est qu'il est un homme libre : à l'égard de Wall Street, des marchés et des lobbies financiers et même de son propre parti... Il ne mérite ni excès de compliments, ni excès d'opprobre. Mais entre lui et Hillary Clinton, c'est clair : je choisirais Donald Trump." Et malgré les propos obscènes et les accusations d'agressions sexuelles, Marine Le Pen n'a pas changé d'avis.
[BONUS TRACK] *Sors les rames*
David Rachline en a un peu marre de la vision que donnent les médias du FN. Il est ainsi persuadé que certains Français sont réfractaires à voter pour Marine Le Pen "pas pour ce qu'elle propose" mais "pour des idées qu'elle ne défend pas". Et là, sans prévenir, le sénateur-maire de Fréjus s'embourbe totalement car pour expliquer que le FN n'est pas conforme à l'idée que certains veulent véhiculer à son sujet, l'élu frontiste confirme certaines craintes. Il dit :
"Je prends l'exemple de l'immigration. Parfois, nous sommes qualifiés de racistes, de xénophobes, etc. Moi je dis c'est faux, voilà. On traitera les Français exactement de la même manière, quelles que soient leurs origines, leur religion, leur couleur de peau.
"
Sauf que David Rachline parlait d'immigration et on a donc du mal à comprendre ce que viennent faire l'origine, la religion et la couleur de peau des Français sur le sujet. "Il y a encore des gens qui pensent qu'on traitera des gens qui sont d'origine étrangère différemment", explique-t-il.