Marine Le Pen dit attendre "avec impatience" la commission d’enquête parlementaire sur le financement du FN

Publié à 14h53, le 18 mai 2015 , Modifié à 14h53, le 18 mai 2015

Marine Le Pen dit attendre "avec impatience" la commission d’enquête parlementaire sur le financement du FN
Marine Le Pen et Wallerand de Saint-Just. © FRED DUFOUR / AFP

Début avril, le groupe PS de l’Assemblée nationale en avait fait la demande . Il devrait être exaucé, comme le révèle Europe 1 ce lundi 18 mai : une commission d’enquête parlementaire devrait être créée visant le financement du Front national par des banques russes.

L’objectif, selon un député socialiste : perturber la campagne des régionales du FN et la précampagne présidentielle de sa présidente, Marine Le Pen.

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On va passer au laser les finances et le fonctionnement du FN.

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Loin d’être inquiète, en apparence, Marine Le Pen fait mine d'être contente de la situation et se frotte les mains de la future convocation qui l’attend devant les parlementaires. Lors d’une conférence de presse sur le traité transatlantique, ce 18 mai, la présidente frontiste a ainsi assuré que cette commission d’enquête allait offrir une jolie tribune inattendue à son parti :

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Je vais profiter de ces heures et de ces heures d'auditions en direct pour leur dire ce que je pense d'eux et de leurs méthodes. Cela va donner au FN une tribune, à laquelle probablement le PS n'a pas pensé. Croyez-moi, je les attends avec impatience.

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Néanmoins, pour Marine Le Pen, cette volonté socialiste de lancer une commission d’enquête visant le financement du parti d’extrême droite relève de la "manœuvre bassement politicienne". Elle développe et peste :

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Il s'agit d'entacher l'entrée en campagne de Marine Le Pen pour la présidentielle. Est-ce que vous vous rendez compte des moyens qui sont utilisés, détournés par le pouvoir ? C'est une véritable honte.

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Elle accuse également "le PS et ses ministres, notamment il faut bien le dire Madame Taubira", de mener des "opérations judiciaires contre le FN" pour "en réalité gêner la progression" du Front national. De l’autre côté, Jean-Christophe Cambadélis avait lui accusé Marine Le Pen, en novembre 2014 suite aux révélations sur l’emprunt russe du FN, d’être "le pion" de Vladimir Poutine .

Début avril, des députés PS promoteurs d'une résolution demandant une commission d'enquête sur le financement russe du Front national avaient indiqué qu'elle serait à l'ordre du jour de l'Assemblée "dans les prochaines semaines". Cette proposition de résolution du groupe PS vise à analyser "les pratiques de financement du Front national, après les législatives de 2012, par le biais de prêts d'origine russe", et à proposer, le cas échéant, des modifications aux lois sur le financement de la vie politique. Jusqu'à présent, cette commission d'enquête n'est pas encore inscrite à l'ordre du jour.

Si les socialistes voulaient enfoncer Marine Le Pen, cette dernière va donc tenter de retourner la manœuvre en sa faveur. L'arroseur arrosé ?

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