Marine Le Pen martèle que Jean-Marie Le Pen, malgré son statut d'adhérent, "ne parlera plus au nom du Front national"

Publié à 09h06, le 03 juillet 2015 , Modifié à 09h23, le 03 juillet 2015

Marine Le Pen martèle que Jean-Marie Le Pen, malgré son statut d'adhérent, "ne parlera plus au nom du Front national"
Sur cette photo, saurez-vous reconnaître qui parle au nom du FN ? © Valery Hache / AFP

"C'est une péripétie mais la presse ne comprend rien à ce qui s'est passé." Double message de Marine Le Pen, vendredi 3 juillet sur Radio Classique : 1) non, la décision de justice demandant au FN d'annuler la suspension du statut d'adhérent de Jean-Marie Le Pen ne change absolument rien et 2) les médias disent et font n'importe quoi dans cette histoire. 

"Cette suspension, de toute façon, n'avait lieu que jusqu'au résultat de l'assemblée générale extraordinaire [qui doit approuver ou non, par un vote des militants, les nouveaux statuts du parti, NDLR]. Ce résultat aura lieu dans huit jours, c'est ça qui est important", assure la présidente du parti d'extrême droite. Qui accuse donc les médias (et la justice, au passage), de donner à son père une tribune pour "faire quelques provocations supplémentaires" :

 

"

Les magistrats de Nanterre et les médias, qui vont continuer à tendre leurs micros, accordent à Jean-Marie Le Pen huit jours de plus pour faire quelques provocations supplémentaires, quelques déclarations tonitruantes, saupoudrées sûrement de quelques insultes dont il a le secret, mais ça ne durera que huit jours. Moi ce qui m'importe, c'est ce référendum interne.

"

Point principal de ce "référendum interne" : la suppression, dans les statuts du FN, de la fonction honorifique de président d'honneur, créée spécialement pour le "Menhir". Mais même si les adhérents suivent la présidente du parti dans cette voie (ce qui ne fait guère de doute), la question n'en sera pas "réglée" pour autant, contrairement à ce qu'affirme Marine Le Pen. Car Jean-Marie Le Pen est bel et bien membre du FN, à la suite de la décision du TGI de Nanterre. Une situation de fait dont la présidente frontiste fait fi :

"

- Marine Le Pen : Je pense que [la question] est réglée, dans huit jours elle sera réglée.



- Guillaume Durand : Mais ça n'empêche pas d'en parler...



- Marine Le Pen : Mais d'accord, à charge pour les médias maintenant d'assumer la responsabilité, s'ils ont envie de continuer à tendre le micro. Il ne parlera plus au nom du Front national. Et c'est ça, ce que nous souhaitions.

"

"Dans la tête des gens, il ne parle plus au nom du Front national. [...] Plus personne en France ne considère qu'il parle au nom du Front national", assurait pour sa part Florian Philippot jeudi. Fin mai, le FN écrivait au CSA pour lui demander ne plus comptabiliser la parole du patriarche Le Pen dans le temps imparti au Front. Ce qui risque d'être beaucoup plus compliqué maintenant que la justice intime au parti l'ordre de le réintégrer dans ses rangs...

"C'est une péripétie juridique, ça n'a aucune importance, répète pourtant Marine Le Pen. L'important encore une fois, c'est le choix politique qui sera fait par les adhérents et celui-là, il sera tout à fait incontestable." Et de conclure :

"

Encore une fois, si Jean-Marie Le Pen se résume, à la fin de sa carrière, uniquement à son pouvoir de nuisance, vous admettrez avec moi que c'est assez pathétique.

"




À LIRE SUR LE LAB :

> Quand Wallerand de Saint Just, l’avocat du FN, assurait que le recours de Jean-Marie Le Pen n’aboutirait pas



À LIRE SUR EUROPE1.FR :

> Et la justice annula la suspension de Jean-Marie Le Pen

Du rab sur le Lab

PlusPlus