Si Laurent Wauquiez assure qu’il ne discutera jamais avec le Front national – ce que craignent ses opposants au sein de LR – la réciproque n’est pas vraie. Après Marion Maréchal-Le Pen, qui estimait qu’avec le favori pour la présidence de LR, ils avaient "des choses à se dire" , et Nicolas Dupont-Aignan qui souhaite "un programme commun" avec LR de Wauquiez, c’est au tour de Marine Le Pen de faire un baiser de la mort au président de la région Auvergne-Rhône-Alpes. Un Laurent Wauquiez qui estime qu'avec la crise au FN, un espace s'ouvre à lui .
Invitée de BFMTV ce vendredi 22 septembre, Marine Le Pen, après être longuement revenue sur le départ de Florian Philippot et avoir "contesté l’existence d’un clivage gauche-droite", s’est dite prête à parler avec Laurent Wauquiez qui, dixit Gilbert Collard sur LCI, "parle comme nous" :
"Bien sûr. Mais bien sûr. Mais il ne veut pas.
"
Une parole d’ouverture envers le peut-être futur président de LR qu’elle a ensuite largement tempérée :
"Il est incroyable, il fait une grande interview dans Valeurs actuelles. Il commence par dire que ce qui a tué la droite c’est de se soumettre au diktat de la bien-pensance de la gauche. Et il termine en disant qu’il ne peut pas parler avec le Front national sinon la gauche va les traiter d’extrême droite. Vous voyez la solidité du personnage. Je suis prête à parler avec tous ceux qui ne veulent pas faire une croix sur la nation. Je crains, hélas, que monsieur Wauquiez souhaite faire une croix sur la nation parce qu’il est un européiste convaincu.
"
Si le Laurent Wauquiez époque Jacques Barrot était sans conteste un "européiste convaincu", le nouveau Laurent Wauquiez, qui remet régulièrement en cause l’ouverture des frontières et Schengen, ne l’est pas forcément.
Outre Marine Le Pen, Florian Philippot, quand il était encore au FN, avait déjà ajouté Laurent Wauquiez à la liste des gens avec lesquels il voulait discuter . Tout comme Nicolas Dupont-Aignan qui aurait été Premier ministre de Marine Le Pen si elle avait remporté la présidentielle face à Emmanuel Macron. Ce à quoi l’intéressé avait répondu que "son choix du second tour était sans retour" . Pourtant, ce que reproche une partie de LR à l’ancien ministre de Nicolas Sarkozy, c’est de n’avoir pas publiquement choisi entre Marine Le Pen et Emmanuel Macron au second tour de la présidentielle.
Face à ces multiples appels du pied de l’extrême droite envers Laurent Wauquiez, Valérie Pécresse avait d’ailleurs lancé qu’elle n’avait "aucun leader du FN qui dit qu’il aimerait travailler avec moi" , elle.