Donald Trump, invité par Emmanuel Macron , assistera au défilé militaire du 14-Juillet. Mais il n’y a pas que Donald Trump dans la vie et pour les députés, la Fête nationale est synonyme de retour dans leur circonscription pour assister aux célébrations locales. Sauf que bon nombre d’entre eux s’en voient privés à cause du vote solennel du projet de loi portant habilitation à réformer le code du travail par ordonnances, qui pourrait avoir lieu jeudi 13 juillet au soir ou lundi 17.
Lors des débats sur le projet de loi, mardi 11 juillet, des députés de plusieurs sensibilités politiques ont protesté à la tribune contre la date de ce vote. André Chassaigne, président du groupe GDR (communistes), a d’abord demandé une suspension de séance pour que ses homologues et lui-même puissent discuter de ce sujet chaud :
"Des échanges montrent qu’il y aura impossibilité de rentrer pour plusieurs d’entre nous dans notre circonscription le 14 juillet au matin. Je crois que cette affaire est une affaire sérieuse, et je demande une suspension de séance pour qu’on ait un échange entre présidents de groupe.
"
Après la suspension de séance, Jean-Luc Mélenchon s’est fait plus prolixe, évoquant son cas personnel et l’impossibilité pour lui d’assister à la célébration organisée par le maire (LR) de Marseille, Jean-Claude Gaudin, puis élargissant à l’absence d’un calendrier clair qui pénalise la planification de ses vacances en famille. Selon le chef de groupe de La France insoumise, ces conditions incertaines sont une manip’ de l’exécutif visant à faire passer en douce le vote, aussitôt oublié par les festivités du 14-Juillet. Il a dit :
"Je voudrais me joindre aux protestations exprimées il y a un instant avec d’autant plus de force que je comptais me rendre avec une certaine allégresse à l’invitation du maire de Marseille qui organise, le 14 juillet, comme dans toutes les grandes villes et même les petites, une célébration à laquelle je ne pourrai hélas pas aller puisque je serai retenu ici. Je n’en dirai que deux mots : premièrement, ce n’est pas une affaire de calendrier, c’est de la politique. Qu’un document aussi important soit adopté dans les conditions dans lesquelles nous sommes en train de le faire est le résultat d’un choix délibéré et non pas d’une circonstance d’emploi du temps. Vous souhaitez que cela soit fait le 13 au soir, pas vu, pas pris, passez, muscade ! et on passe à la suite. Derrière, nous aurons le défilé et les autres festivités, voilà. C’est en quelque sorte une manœuvre que j’analyse comme de l’éteignoir.
Je vous demande de considérer : quelle vie ça nous fait ? Alors, nous ne savons déjà pas quand nous allons pouvoir partir avec nos familles dans les engagements que nous avions pris pour nos vacances. On ne sait pas où on va de jour en jour, et là, nous apprenons que ce sera jeudi soir dans les circonstances d’un vote solennel. Non, les votes solennels, c’est le mardi ! C’est pas la peine d’appeler le vote du mardi 'vote solennel' s’il doit avoir lieu le jeudi dans des conditions du solennel. Les mots, les dates, plus rien n’a de sens ! Je proteste.
"
Le président de l’Assemblée nationale François de Rugy a rappelé à Jean-Luc Mélenchon que "le fait de siéger le lundi, le mardi, le mercredi et le jeudi, c’est un calendrier parlementaire tout à fait normal" et qu'en outre, la date du vote pouvait dépendre de l'allure à laquelle avanceraient les débats (sous-entendu : si les députés ne traînent pas, ils pourront procéder au vote avant la nuit de jeudi à vendredi).
Gilles Lurton, député LR d’Ille-et-Vilaine, a lui aussi regretté à la tribune que moult parlementaires ne puissent pas "être présents dans leur circonscription" le 14 juillet :
"Il est quand même normal pour des parlementaires d’être présents dans leur circonscription le jour de la Fête nationale, et malheureusement nous ne pourrons pas répondre aux invitations qui sont adressées, je voulais le dire, quand même.
"
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