Meurtre de Jo Cox : la ministre Laurence Rossignol fustige la "complaisante compréhension de Marine Le Pen envers la violence"

Publié à 11h30, le 18 juin 2016 , Modifié à 12h27, le 18 juin 2016

Meurtre de Jo Cox : la ministre Laurence Rossignol fustige la "complaisante compréhension de Marine Le Pen envers la violence"
Laurence Rossignol © FRED DUFOUR/AFP

Le FN avait dénoncé la "récupération" de la classe politique française, après le meurtre de la députée britannique Jo Cox, connue pour ses positions pro-UE, survenu à quelques jours du référendum sur le Brexit. Et voilà que le FN, qui milite pour une sortie du Royaume-Uni (et de la France) de l'Union européenne, est accusé de pire que cela.

Vendredi 17 juin, la ministre des Droits des Femmes, Laurence Rossignol, s'en est effectivement prise à Marine Le Pen pour des propos tenus le même jour lors d'un rassemblement d'extrême droite à Vienne. Et plus précisément cette phrase, relayée sur le compte Twitter de la présidente du FN et supprimée depuis :

 

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Méprisées par leurs élites inféodées à Bruxelles, les classes populaires ont parfois recours elles aussi à une forme de violence.

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Pas anodin, au lendemain de l'assassinat de Jo Cox et alors que Marine Le Pen n'a toujours pas officiellement diffusé de message de compassion ou de soutien après ce meurtre. Laurence Rosignol, pour sa part, y a vu une "ignoble" "complaisante compréhension envers la violence", faisant le lien avec l'élue travailliste britannique :

Plusieurs témoins de l'agression, cités par les médias britanniques, assurent que le meurtrier présumé a crié "Britain first" ("le Royaume-Uni d'abord") avant d'attaquer Jo Cox, ce qui tendrait à confirmer la thèse du geste politique pro-Brexit. La piste de l'extrême droite est privilégiée par les enquêteurs. Présenté samedi devant un juge après avoir été inculpé dans la nuit pour assassinat, ses premiers mots en disent long sur ses intentions : "Mon nom est mort aux traîtres, liberté pour le Royaume-Uni."

Auprès du Lab, Marine Le Pen assure ce samedi que dans le passage de son discours incriminé par Laurence Rossignol, elle "parlait de la brutalité sociale, de la Grèce, des grèves". Elle contre-attaque également :

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Il faut être vraiment tordu pour essayer de faire un rapprochement avec l'assassinat de cette députée. Mais avec les socialistes, il faut s'attendre à tout.

 

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Elle précise en outre que c'est "bien sûr" parce que ce tweet pouvait être mal interprété qu'il a été supprimé. Et de marteler : "Il faut quand même être d'une mauvaise foi insigne pour faire un parallèle entre 'une forme de violence' en matière sociale et un assassinat sauvage !"

Lors d'une conférence de presse à Vienne, qui se tenait également vendredi, la présidente du parti d'extrême droite avait été interrogée sur la mort de l'élue britannique, qu'elle avait alors qualifiée d'"événement dramatique", tout en mettant en garde contre toute récup' :

 

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Je trouverais pour le moins malvenu et indécent d'utiliser, comme certains semblent pouvoir le faire, cet événement dramatique pour tenter de pousser ses idées ou un camp ou un autre. Je pense que face à un drame tel que celui-là, chacun doit être tenu à la décence.

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