Jean-Marie Le Pen a un avis sur tout. Quiconque a déjà vu un numéro de son journal de bord sait que le fondateur du Front national – dont il est statutairement toujours bel et bien le président d'honneur – aime parler de l'actualité. Sa petite vidéo hebdomadaire est, pour l'eurodéputé, un exercice taillé sur mesure. L'homme du "point de détail", bien poussé par sa comparse Marie d'Herbais, peut ainsi donner son point de vue sur tous les événements des jours passés, quitte à franchir très largement la ligne rouge.
Et qu'est-ce qui a marqué l'actualité de cette mi-juin ? L'attentat d'Orlando perpétré dans une boîte de nuit gay et l'assassinat d'un couple de policiers à Magnanville. Ces deux attaques terroristes ont été revendiquées par Daech.
Dans son Journal de Bord n°439 mis en ligne ce vendredi 17 juin, Jean-Marie Le Pen donne donc son point de vue sur ces événements. Lancé par Marie d'Herbais qui demande d'abord si le Ramadan n'est pas "propice" au terrorisme, l'eurodéputé est interrogé sur les personnes fichées S et sur les éventuelles mesures de sûreté à prendre à ce sujet. Jean-Marie Le Pen voit dès lors l'occasion de faire une *blague* au goût très particulier. Très content de lui, semble-t-il, il dit :
"Je crois qu'il y a un certain nombre de gens qui proposent des camps de rétention, pour ne pas dire des camps de concentration je pense, n'est-ce pas, où seraient les suspects, parce que tant que quelqu'un n'a pas accompli une action criminelle ou délictuelle, il est réputé innocent, bien qu'il peut être dangereux parce que par ses relations, ses comportement, il se signale comme un ennemi. Il est d'assez bonne politique de se mettre à l'abri des attaques de ce genre de personnages.
"
Un instant isolé par Le Lab à voir ci-dessous en vidéo :
Et Jean-Marie Le Pen de considérer que ces mesures "correspondent à l'état de guerre". "Mais monsieur Valls n'a-t-il pas dit lui-même que nous étions en guerre ?", rebondit le fondateur du FN. Les propos du Premier ministre avait déjà été avancés par Louis Aliot pour réclamer le rétablissement de la peine de mort, en avril dernier.
Dans son Journal de bord de ce vendredi, Jean-Marie Le Pen ajoute :
"Je ne suis pas au gouvernement mais si j'étais au gouvernement je pense que je prendrais des décisions plus énergiques que celles qui sont prises aujourd'hui.
"
Jean-Marie Le Pen est coutumier de ce genre de provocation et de références à l'Allemagne nazie, lui qui s'est fait exclure du Front national après avoir répété que les chambres à gaz étaient un "point de détail de l'histoire de la Seconde Guerre mondiale" et défendu mordicus le maréchal Pétain.