Primaire : Frédéric Lefebvre demande à la haute autorité de forcer Sarkozy à la démission

Publié à 13h18, le 18 juin 2016 , Modifié à 13h23, le 18 juin 2016

Primaire : Frédéric Lefebvre demande à la haute autorité de forcer Sarkozy à la démission
La présidente de la haute autorité pour la primaire, Anne Levade, et le député LR et candidat à la primaire Frédéric Lefebvre © Montage le Lab via AFP

"Je vous demande de demander sa démission", voilà en substance le sens de la lettre envoyée vendredi 17 juin par Frédéric Lefebvre à Anne Levade, présidente de la haute autorité pour la primaire, au sujet de Nicolas Sarkozy. Un courrier révélé par Le Scan du Figaro.

Le candidat à la primaire de la droite n'est visiblement pas satisfait par le timide avis rendu par l'institution au sujet de la double casquette président de LR - candidat (non déclaré) que l'intéressé arbore sans complexe. Saisie par les camps Mariton et Fillon de ce cas qui ressemble à une utilisation des moyens du parti au profit d'une campagne personnelle, la haute autorité n'avait formulé qu'un petit rappel à l'ordre à l'attention de Nicolas Sarkozy, estimant que c'est à LR de régler la question. Alors dès le lendemain, Frédéric Lefebvre en remet une couche.

Il balance :

 

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Le candidat Nicolas Sarkozy ne se contente pas d'utiliser les instances de notre parti, qu'il préside, pour limiter la visibilité de ses concurrents (refus de communiquer nos demandes de parrainages aux militants, monopolisation de tous les outils de communication internet du mouvement...), restreindre l'accès au vote des Français (limitation du droit de vote aux Français de l'étranger), mais il utilise de fait l'ensemble des moyens du parti pour sa propre candidature, qu'il feint de ne pas annoncer tout en demandant officiellement les parrainages.

"

En ayant visiblement gros, il ajoute que "cette situation ne peut plus durer" et formule donc sa demande de demande de démission :

 

"

La défiance des Français envers la politique se nourrit de l'insincérité. Je vous demande en conséquence de prendre acte de la candidature de Nicolas Sarkozy, de lui faire injonction de respecter les règles de la primaire et en conséquence de démissionner de son poste de président. Il en va de la crédibilité des primaires de la droite et du centre.

"

Frédéric Lefebvre avait déjà été en première ligne contre l'ancien chef de l'État lors du psychodrame autour des modalités de vote pour les Français de l'étranger, au mois de mai. Sollicitée à l'époque sur ce gros point de tension, la haute autorité avait, là aussi, donné un avis non-contraignant et renvoyé la responsabilité de la décision aux instances du parti. Le conflit avait finalement trouvé une solution en bureau politique.

Vendredi, après la remise de l'avis de la haute autorité, ce sont Alain Juppé et Hervé Mariton qui étaient repartis de plus belle dans leurs critiques au sujet de l'ancien chef de l'État. Le maire de Bordeaux fustigeait "la façon dont il utilise contre toute éthique les moyens du parti pour faire campagne" et soulignait "un vrai problème de morale". Le député de la Drôme, lui, pointait une "obligation de décence" à laquelle le boss ne se conformerait pas.

De son côté, Nicolas Sarkozy n'en a ostensiblement rien à faire. En théorie, il a jusqu'au 26 août pour officialiser sa candidature, moment à partir duquel il devra quitter ses fonctions de président du parti. Il ne devrait en tout cas pas le faire avant le 2 juillet et la validation, par le conseil national de LR, du projet pour 2017 qu'il s'évertue à bâtir depuis son retour aux affaires.



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