SAUREL LES BONS TUYAUX - Avant de lancer son jeune mouvement En Marche, qui prétend être ni à droite, ni à gauche, Emmanuel Macron s’est mis à la recherche de bons tuyaux. Comme le révèle L’Express le 13 avril, le ministre de l’Économie a convié Philippe Saurel, maire de Montpellier exclu du PS pour dissidence, à Bercy au mois de mars.
Au-delà de l’éventuelle envie du ministre de croiser celui qui l’avait défié à l’Ice Bucket Challenge,Emmanuel Macron s’est intéressé au maire de Montpellier pour comprendre comment l’élu parvenait à se débrouiller sans organisation politique derrière lui. Contacté par Le Lab, Philippe Saurel explique la scène :
"Il m'a demandé comment je faisais à Montpellier sans parti. Comment conduire la métropole sans groupe politique. […] C’était une discussion courtoise. On a convenu de se revoir. Il m’a laissé son portable. Je lui ai dit que les Français l’appréciaient. Je lui ai aussi dit que le combat politique était difficile et qu’il se nourrissait de l’expérience.
"
Proche de Manuel Valls (qu’il avait soutenu pour la primaire socialiste en 2011), Philippe Saurel a remporté la mairie de Montpellier en tant que candidat socialiste dissident lors des élections municipales de 2014. Il était opposé à Jean-Pierre Moure, candidat de l’union de la gauche. Sa candidature en solitaire lui avait valu son exclusion du PS. Depuis, à chaque nouvelle élection Philippe Saurel fait barrage aux socialistes. A croire que son parcours de rebelle aura peut-être inspiré Emmanuel Macron, lui qui n’est d’ailleurs pas encarté au PS…
En attendant, Philippe Saurel affirme qu’il n’a pas apporté son soutien au ministre de l’Economie. Pour lui, "toutes les initiatives prises à 10 mois de la présidentielle sont connotées présidentielle". Emmanuel Macron se défend pourtant d’être dans une démarche "personnelle". Mais si François Hollande lui avait interdit de créer son mouvement, il aurait tout de même démissionné du gouvernement.
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