Plan de rigueur à l'UMP: 50 salariés en moins, et des économies "du ménage en passant par les fleurs"

Publié à 15h58, le 10 mai 2013 , Modifié à 15h58, le 10 mai 2013

Plan de rigueur à l'UMP: 50 salariés en moins, et des économies "du ménage en passant par les fleurs"
Jean-François Copé au siège de l'UMP, le 2 avril 2013 (Maxppp).

PAIN SEC - Ne dites pas "plan social", mais "mise en adéquation des dépenses à la situation". Catherine Vautrin, la trésorière de l'UMP, contactée par Le Lab, le répète à plusieurs reprises. Mais tout de même: sur les 150 salariés que comptait le parti en mai dernier, seuls 99 sont toujours en place. Soit un tiers de la masse salariale.

Ces salariés n'ont pas été licenciés par le parti, leur CDD n'a pas été renouvelé. Nuance. C'est ce que nous explique Catherine Vautrin, qui impute ces économies à la fin d'une période très riche en besoins humains: 2012.

Ce sont des cycles de 5 ans, le point d'orgue étant la présidentielle. Ces contrats-là étaient liés à la présidentielle. On a depuis fait des économies à tous les étages.

Avec 120 députés en moins depuis les dernières législatives, l'UMP a perdu là un sacré pourvoyeur de fonds. Une défaite qui a plombé les comptes, et le moral avec. Cité par Le Monde (article abonnés), un salarié s'alarme: "chacun se demande s'il ne va pas être le prochain sur la liste".

Mais le plan d'économies de l'UMP ne s'est pas limité à l'allégement de la masse salariale (qui constitue tout de même le premier poste de dépenses pour un parti). Au siège, rue de Vaugirard, il a également fallu rogner sur les dépenses de fonctionnement.

Catherine Vautrin précise :

Globalement, on a revu l'ensemble des contrats, du ménage en passant par les fleurs.

Economies également sur les frais de traiteur. Dans la même enquête, Le Monde relate que la réunion des cadres départementaux de l'UMP, le 9 février dernier, a été décalée à 14 heures afin de ne pas avoir à financer les 500 couverts.

L'UMP ne s'est pas contentée de tailler dans les dépenses. Elle a également du trouver d'autres moyens de financement. Ainsi, les cotisations d'élus au parti sont passés de 3% à 5% de leur dotation.

Pour les militants, la cotisation reste la même: 25 euros par an. Avec tout de même la possibilité d'acheter sa carte à 35 euros, "dans le but de préparer dès maintenant les élections municipales", ajoute la trésorière de l'UMP. Les appels aux dons se sont par ailleurs multiplié ces derniers mois. Jean-François Copé a par exemple appelé au don contre le mariage pour tous. Autre hypothèse, vendre le tout nouveau siège de l'UMP, comme le préconise Nathalie Kosciusko-Morizet.

Selon les calculs du Canard Enchaînéen juillet dernier, à la fin du mandat de François Hollande, le parti devrait avoir perdu au total pas moins de 55 millions d'euros en dotations de l'Etat.

Pour l'instant, la situation est maitrisable pour l'UMP. Mais une épée de Damoclès flotte au-dessus de la tête de Jean-François Copé : l'invalidation par le Conseil Constitutionnel des comptes de campagne de Nicolas Sarkozy. L'UMP pourrait perdre-là 11 millions d'euros supplémentaires. Interrogée sur le sujet, la trésorière se limite à cette seule réponse: "Nous agirons en fonction".

Du rab sur le Lab

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