La place de l'islam en France phagocyte les débats de ce début de campagne présidentielle. Chaque politique pensant avoir une position fabuleuse sur ce sujet précis, les déclarations se multiplient. Dernier exemple en date avec Henri Guaino.
Invité de France Info ce mardi 30 août, l'ancienne plume de Nicolas Sarkozy évoque la place de la religion musulmane en France. "Nous devons être accueillants à cette nouvelle religion", admet-il, tout en reconnaissant que, quand il demande aux musulmans d'être discrets , Jean-Pierre Chevènement a plutôt raison.
Bien aidé par l'actualité et par un Manuel Valls porté sur la nudité de Marianne , Henri Guaino en vient logiquement à parler du voile, évidemment. Le député Les Républicains souligne le fait que certaines femmes, en France, sont forcées de le porter. "Cette attitude sociale crée à l'intérieur de la société française, à l'intérieur de la communauté nationale, des sous-communautés où quelques-uns imposent leur loi à tous les autres. Il y a des quartiers où la femme ne peut plus, qu'elle le veuille ou non, retirer son voile ou son foulard", lance-t-il.
Le journaliste Guy Birenbaum lui rétorque que beaucoup portent le foulard islamique parce qu'elles le désirent. Pour lui répondre, Henri Guaino parle de l'importance de la pression sociale. Et l'élu a un exemple tout trouvé : un grand moment de solitude qu'il a personnellement vécu, il y a quelques années, lors de son service militaire.
Il raconte :
"Quand je suis arrivé au service militaire, je suis arrivé un peu plus tard que les autres pour des raisons d'examen. Ils étaient tous en uniforme, ils étaient tous passés chez le coiffeur et moi, ce soir-là, j'étais en costume de ville et je suivais la marche en ordre serré de mes camarades au milieu de la cour de l'école de cavalerie de Saumur. Eh bien, je vais vous dire, je me suis senti très mal et j'aurais donné n'importe quoi pour avoir les cheveux courts, des Rangers aux pieds et un uniforme !
"
Alors forcément, présenté ainsi, le lien entre le treillis d'Henri Guaino et le voile de certaines femmes musulmanes n'est pas évident. Le député des Yvelines précise donc qu'il s'agit pour lui d'expliquer à quel point la pression sociale peut être forte et inciter les personnes à se fondre dans un moule majoritaire. "Quand vous êtes dans un milieu qui vous impose un modèle social, c'est très difficile de s'en distinguer premièrement. Et deuxièmement, il faut voir, dans certains endroits, la pression qui s'exerce, une pression parfois violente, parfois simplement morale et sociale, mais elle est souvent très dure, très forte", ajoute celui qui ambitionne de se présenter à la primaire de la droite.
C'est donc une pression sociale un peu similaire qu'a connu, semble-t-il, Henri Guaino lors de son arrivée au service militaire. Gageons que ce moment de solitude passé, il s'est jeter sur la première tondeuse et le premier treillis disponibles afin de se fondre dans la masse et d'être un engagé discret.