Pour Lienemann, Florange interroge sur "la valeur de la parole gouvernementale"

Publié à 11h40, le 03 décembre 2012 , Modifié à 11h45, le 03 décembre 2012

Pour Lienemann, Florange interroge sur "la valeur de la parole gouvernementale"
(Maxppp)

"Ce qui n'est pas normal, c'est l'état actuel des positions au sein du gouvernement". La sénatrice de Paris Marie-Noëlle Lienemann, qui a pris l'habitude d'être le porte-voix à gauche de la gauche depuis le début du mandat socialiste, dénonce un problème dans "la valeur de la parole gouvernementale" ce 3 décembre sur France Inter.

Motif de sa "déception", le comportement du gouvernement vis-à-vis de l'aciérie ArcelorMittal à Florange et tout particulièrement ses revirements. Pour Marie-Noëlle Lienemann, c'est très simple : Jean-Marc Ayrault et Arnaud Montebourg n'ont fait que se contredire ce qui prouve que "le gouvernement n'a pas eu une stratégie claire dès le début".

On ne peut pas avoir un ministre qui dit "blanc", le Premier ministre qui dit: "Ah ben non il ne disait pas la vérité", et le ministre revenir pour dire: "Finalement il y avait bien un repreneur donc le Premier ministre n’a pas dit la vérité".

Marie-Noëlle Lienemann décrit ici les différentes étapes du dossier Florange. Le 28 décembre, Arnaud Montebourg explique à l'Assemblée nationale, devant les députés et les ministres, que "le gouvernement dispose d'un scénario de nationalisation temporaire au cas où" et qu'un repreneur aciériste est également susceptible "d'investir près de 400 millions d'euros".

Le 30 décembre dans la soirée, Jean-Marc Ayrault intervient devant les médias et coupe court à l'idée d'une nationalisation temporaire qui ne serait "pas efficace". Dans la nuit, les services de Matignon ajoutent même que le fameux repreneur vendu par Arnaud Montebourg n'est pas "crédible et ferme".

Dès le lendemain, Arnaud Montebourg obtient de François Hollande le droit de défendre sa stratégie de nationalisation et de rendre hommage à l'offre du repreneur déclinée par Matignon. Il le fait dans le JT de TF1 :

Monsieur Hollande m'a dit que la question de la nationalisation temporaire restait sur la table, c'est une arme dissuasive. Si Monsieur Mittal ne tient pas ses engagements l'Etat prendra ses responsabilités. (...)

Vous avez évoqué le repreneur. C'est un patriote qui s'est engagé avec ses fonds personnels et le gouvernement lui doit le respect. Le président de la République le recevra pour le remercier.

Autant de contrastes entre la parole du ministre et de son chef de gouvernement dénoncés par Marie-Noëlle Lienemann, très favorable à une nationalisation temporaire.

La sénatrice estime que Jean-Marc Ayrault et François Hollande "n'ont jamais vraiment voulu" de cette nationalisation et qu'elle a été "agitée comme un hochet" devant Lakshmi Mittal pour établir un rapport de force. Suite à l'accord passé avec le groupe, elle considère que ce rapport est désormais défavorable au gouvernement.

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