Pour Marine Le Pen, le FN est passé pour "antieuropéen" par "maladresse sémantique"

Publié à 11h11, le 27 novembre 2017 , Modifié à 11h16, le 27 novembre 2017

Pour Marine Le Pen, le FN est passé pour "antieuropéen" par "maladresse sémantique"
Marine Le Pen © PHILIPPE LOPEZ / AFP

Cela fait un petit moment, déjà, que Marine Le Pen a changé son discours sur l'Europe. C'en est terminé des grandes sorties anti-Union et des engagements à quitter l'UE. L'heure est désormais à la critique bienveillante. Mieux : alors que la présidente du FN est en pleine consultation en vue de la refonte de son parti, la voici qui explique s'être mal exprimée au sujet de l'Europe.

Citée par L'Opinion ce lundi 27 novembre, Marine Le Pen l'assure :

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Nous sommes européens, pas antieuropéens, même si nous avons entretenu cette idée par maladresse sémantique.

 

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Si pendant des années, et notamment à l'occasion de la dernière campagne présidentielle, le FN est apparu comme anti-européen, c'est donc à cause d'une "maladresse sémantique". Et la dernière course à l'Élysée en fut remplie.

Un exemple de "maladresse sémantique" ? Cette déclaration de février 2017 lors d'une conférence à Paris. "En Europe aussi, il est temps d'en finir avec une UE dans une tentation de fusion qui détruit l'Europe des nations, disait-elle. […] L'Union diminue la France, elle la sépare du monde. Je ne me résous pas à voir la France diminuée, dépendante, séparée."

Son voyage à Moscou chez Vladimir Poutine , en mars dernier, fut également marqué par une séquence "maladresse sémantique". "Le problème auquel nous sommes confrontés peut se résumer de la manière suivante : la France a cessé d’être pleinement un pays souverain", lançait-elle, ajoutant :

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J’essaie de lutter pour que la France retrouve sa souveraineté, sa liberté et sa politique étrangère harmonieuse et stratégiquement défendue par Charles de Gaulle. […] C’est ma bataille, c’est ma stratégie, et j’ose espérer que la victoire de Donald Trump accélérera ce processus et le simplifiera.

 

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Ajoutons également que la sortie de la France de l'Union européenne figurait en bonne place dans la liste des 144 engagements de Marine Le Pen pour la présidentielle. C'était même son engagement n°1. C'est dire s'il était important. "Une négociation sera engagée avec nos partenaires européens suivie d’un référendum sur notre appartenance à l’Union européenne. L’objectif est de parvenir à un projet européen respectueux de l’indépendance de la France, des souverainetés nationales et qui serve les intérêts des peuples", écrivait-elle. Satanées "maladresses sémantiques".

Mais on avait donc mal compris.

"Nous avons pensé que seule l’élection présidentielle pouvait réorienter l’Europe, et laissé penser qu’on voulait en sortir seuls, avec une vision trop franco centrée", admet aujourd'hui la cheffe frontiste, résolue à ne plus quitter l'Europe de manière brutale. Voire d'y rester mais en la faisant évoluer.

Les temps changent. Les opinions politiques aussi.

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