Pour Rachida Dati, les candidats qui critiquent la double-casquette de Nicolas Sarkozy n’ont pas de projet

Publié à 16h15, le 20 juin 2016 , Modifié à 17h08, le 20 juin 2016

Pour Rachida Dati, les candidats qui critiquent la double-casquette de Nicolas Sarkozy n’ont pas de projet
Rachida Dati, impassible face aux critiques de Nicolas Sarkozy par les candidats à la primaire de la droite. © AFP

La double-casquette (officieuse) de Nicolas Sarkozy agace chaque jour davantage les candidats à la primaire de la droite. Selon plusieurs de ses concurrents, il ne fait aucun doute que l’ancien chef de l’Etat fait déjà campagne pour la primaire. Et ce avec les sous de LR (qu’il préside) puisqu’il ne s’est pas encore déclaré candidat. Ce que n’a pas manqué de souligner son ancien Premier ministre François Fillon, rappelant que, lui, fait campagne sans toucher un sou du parti . Alain Juppé et son soutien Jean-Pierre Raffarin ont, eux, dénoncé un manque d’éthique .

Rachida Dati, qui parrainera Nicolas Sarkozy lorsqu’il sera candidat, ne comprend pas du tout cette excitation autour du statut de son futur poulain. Invitée du Talk du Figaro le 20 juin, la députée européenne LR s’est étonnée que la Haute autorité de la primaire ait osé préconiser au patron de LR de clarifier sa situation. Selon l’ex-garde des Sceaux, Nicolas Sarkozy fait un peu ce qu’il veut car, après tout, il a été élu à la tête du parti :

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Clarifier de quoi ? Il est président du parti, il a été élu, il a pas été nommé. Il a rassemblé le camp, on revient de loin.

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Rachida Dati embraye ensuite sur les critiques faites à Nicolas Sarkozy par les candidats à la primaire. Selon la maire du 7e arrondissement de Paris, s’intéresser aux questions d’éthique signifie que l’on n’a pas de projet politique. Tout simplement. Elle dit :

 

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- Rachida Dati : Ceux qui n’ont pas de projet politique, ou qui attendent le poste, et je m’adresse aussi vis-à-vis de [sic] Jean-Pierre Raffarin, qui est mon ami : il faut faire très attention à ces petites phrases. C’est-à-dire qu’il faut arrêter : quand on n’a pas de projet politique, on s’intéresse à l’accessoire, et à l’accessoire de la primaire.



- Yves Thréard : Jean-Pierre Raffarin est avec Alain Juppé. Donc Alain Juppé n’a pas de projet ?



- Rachida Dati : Bah, si vous attaquez l’accessoire, c’est que vous avez rien d’autre à dire, voilà. Quand on est déterminé, quand on a un projet pour la France, on s’attache à son projet et on le défend de la manière la plus claire et la plus transparente qui soit. Ceux qui voulaient être président du parti, fallait pas qu’ils se gênent pour se présenter.

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Voilà qui devrait ravir Alain Juppé, qui fait pourtant beaucoup d’efforts pour faire valoir son projet. Le maire de Bordeaux a déjà écrit trois bouquins, en a un autre en préparation, et prévoit de publier une dizaine de livrets programmatiques .

Bruno Le Maire devrait en revanche trouver grâce aux yeux de Rachida Dati. "Nicolas Sarkozy fait bien ce qu’il veut", avait-il balayé le 19 juin sur le plateau de France 3.

[BONUS TRACK] NKM, ennemie numéro 1

Depuis que Nathalie Kosciusko-Morizet a coupé l’herbe sous le pied à Rachida Dati lors des municipales de 2014, les relations semblent toujours être glaciales entre les deux femmes. Nouvelle preuve avec cette petite pique adressée à l’ancienne étudiante de Polytechnique. Alors qu’elle est interrogée sur le programme économique des candidats à la primaire, Rachida Dati lance :

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Nathalie Kosciusko-Morizet et d’autres avaient dit qu’il fallait réduire de 100 milliards d’euros les dépenses publiques. Ouais, d’accord, comment ? Comment ? Où ? [...] C’est pas un concours de Polytechnique.

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