SUR TAPIS VERT - Le moyen le plus efficace de gagner une élection, à défaut d'être le plus démocratique, reste encore d'être le seul candidat. Un petit plus qui devrait, sauf retournement de situation de dernière minute, bénéficier aux candidats "officiels" à la présidence des "Jeunes Républicains", le mouvement de jeunesse du parti de Nicolas Sarkozy.
Selon les informations du Lab, l'opposition interne aux JR, pour partie regroupée anonymement derrière le nom "La Liste", ne devrait en effet pas être en mesure de déposer sa propre liste avant la date butoir du 31 juillet. Sauf "miracle" d'ici trois jours, glisse un des membres, mardi 28 juillet.
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Les deux têtes d'affiche de la liste "d'union" poussée par l'ancien chef de l'État, Marine Brenier et Geoffrey Carvalhinho, devraient donc être en mesure d'être élus sans trop de souci les 9 et 10 septembre prochains. Ils sont en piste pour assurer la coprésidence des JR.
# Accusations de "pressions" et "menaces"
Auprès du Lab, Geoffrey Carvalhinho estime que cette situation est dûe à la qualité de sa liste de "rassemblement" : "C'est peut-être la première fois dans l'histoire des jeunes de droite qu'il n'y a pas de candidat déclaré face à la liste principale, explique-t-il. C'est parce qu'on a réussi à rassembler tout le monde. Tous les jeunes qui représentent quelque chose aujourd'hui nous ont rejoints."
De l'autre côté, l'explication est toute autre. Sous couvert d'anonymat, certains membres de "La Liste" affirment avoir reçu "des menaces" émanant du camp adverse, parfois de gens travaillant "au siège" du parti, rue de Vaugirard. Des *invitations* à la prudence ou à penser à l'avenir, plus ou moins explicites, de vive voix ou par écrit : le message a été reçu 5/5.
Les mêmes affirment encore que certains de leurs soutiens potentiels ont reçu des pressions, toujours de la part de la liste officielle, visant à les dissuader de parrainer les contestataires. Plusieurs "RDJ" (pour "Responsable départemental des Jeunes") se seraient ainsi rétractés après avoir été approchés. Pour déposer une liste, 15 parrainages de "RDJ" de cinq régions différentes sont nécessaires. Un chiffre que les intéressés n'atteindront pas, en partie à cause de ces pressions, affirment-ils.
# Démenti
Des accusations fermement démenties par Marine Brenier et Geoffrey Carvalhinho auprès du Lab. La première affirme :
"C'est absolument faux, je ne sais pas pourquoi ils disent ça. Aucune pression n'a été exercée par qui que ce soit. Nous avons approché certaines personnes de 'La Liste' pour voir si on pouvait travailler ensemble, mais c'est tout. Ce n'est absolument pas notre manière de travailler. Je veux bien venir de Nice, mais je ne suis pas une mafieuse ! (rires)
"
Marine Brenier assure même avoir "fait passer un message pour leur proposer de l'aide pour leurs parrainages, s'ils avaient du mal à les récolter". "On n'est pas dans les pratiques anciennes", martèle le second, selon qui ces histoires de "pressions" ont "toujours été une sorte de fantasme pour telle ou telle personne". Geoffrey Carvalhinho ajoute :
"C'est pour nous nuire, pour casser la dynamique qu'on essaye de construire.
"
La liste "officielle" n'est toujours pas déposée, elle non plus. Il ne fait aucun doute qu'elle le sera, mais les candidats adoubés par Nicolas Sarkozy veulent attendre la dernière minute, leur liste n'étant pas totalement finalisée. D'ici là, leur campagne est bien lancée puisque leur "caravane" sillonne depuis plusieurs jours les côtes françaises.
Depuis l'annonce de leur candidature, "La Liste" dénonce d'ailleurs une élection jouée d'avance, au profit de candidats bénéficiant selon eux des moyens du parti. Le 15 juillet, L'Opinion écrivait pour sa part : "Jeunes Républicains : Sarkozy verrouille l'élection du président".
S'ils ne feront vraisemblablement pas partie de la prochaine direction des JR, les militants derrière "La Liste" espèrent à tout le moins voir certaines de leurs idées mises en oeuvre. Ils fustigent notamment un mouvemement moribond et sans force de proposition depuis le départ de la présidence de Benjamin Lancar, en 2012.
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