Quand Nicolas Sarkozy voulait nommer François Hollande premier président de la Cour des comptes

Publié à 12h54, le 15 janvier 2016 , Modifié à 12h56, le 15 janvier 2016

Quand Nicolas Sarkozy voulait nommer François Hollande premier président de la Cour des comptes
Nicolas Sarkozy et François Hollande (respectivement et une fois n'est pas coutume, à gauche et à droite) © LIONEL BONAVENTURE / AFP

OUVERTURE - Nicolas Sarkozy avait fait de "l'ouverture" l'une des marques de fabrique de son quinquennat. En nommant des personnalités issues d'autres rangs que du sien (notamment du PS avec Bernard Kouchner, Éric Besson ou Jean-Pierre Jouyet), le chef de l'État d'alors voulait s'extraire du carcan partisan. Une démarche qui a failli aller jusqu'à François Hollande lui-même.

L'anecdote est racontée par les journalistes Sophie Coignard et Romain Gubert dans leur livre, Ça tiendra bien jusqu'en 2017..., dont Le Figaro Magazine publie les bonnes feuilles, vendredi 15 janvier. Et selon leurs informations, Nicolas Sarkozy avait proposé à François Hollande le poste de premier président de la Cour des comptes, pour succéder au défunt Philippe Séguin. Les auteurs écrivent :

 

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Avant de nommer Didier Migaud à la tête de la Cour des comptes en février 2010, Nicolas Sarkozy [...] avait proposé le poste à... François Hollande. Celui-ci avait refusé, on comprend aisément pourquoi.

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À l'époque, début 2010 donc, François Hollande est *un peu* à la peine. Après avoir quitté le poste de Premier secrétaire du PS fin 2008, il est simple député socialiste et président du Conseil général de Corrèze (et candidat à sa réélection à ce poste). Surtout, il est "monsieur 3%", celui pour qui les sondages pour la primaire PS à venir ne sont guère encourageants, face aux DSK, Martine Aubry, Ségolène Royal et autres Arnaud Montebourg.

Il est aussi membre de la commission des Finances à l'Assemblée nationale, ce qui peut toujours servir pour prétendre à la tête de la Cour des comptes. D'autant qu'il est issu de cette institution, lui qui y était devenu auditeur à sa sortie de l'ENA.

Mais, probablement tout à sa future candidature présidentielle et méfiant de la manoeuvre de son concurrent, il aurait donc décliné l'offre. Et Didier Migaud, député PS et président de la commission des Finances de l'Assemblée, fût nommé patron des "sages de la rue de Cambon".

"Ça aurait été marrant", sourit aujourd'hui Brice Hortefeux auprès du Lab au sujet de cette hypothèse Hollande. Le vieil ami et proche conseiller du président de LR explique toutefois n'en avoir "jamais entendu parler" à l'époque. 

C'est finalement des mois plus tard, fin mars 2011, que François Hollande se lancera officiellement dans la primaire, ayant obtenu sa réélection comme président de la Corrèze. La suite...

Du rab sur le Lab

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