Rachida Dati appelle les eurodéputés PS français à l'unité nationale et à "ne plus empêcher l'adoption de mesures de sécurité souhaitées par Cazeneuve"

Publié à 08h45, le 16 novembre 2015 , Modifié à 08h47, le 16 novembre 2015

Rachida Dati appelle les eurodéputés PS français à l'unité nationale et à "ne plus empêcher l'adoption de mesures de sécurité souhaitées par Cazeneuve"
Rachida Dati © AFP

Elle le dit depuis longtemps : elle soutient l'action du ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve. À tel point que lundi 16 novembre, après les attentats de Paris et Saint-Denis, elle intime aux eurodéputés socialistes français de respecter l'union nationale en adoptant des mesures de sécurité qu'elle préconise et qui sont soutenues par le premier flic de France.

Rachida Dati, ancienne ministre de la Justice sous Nicolas Sarkozy et députée européenne LR, fait passer son message par communiqué, tôt ce lundi, jour où le Parlement sera réuni en Congrès à Versailles, convoqué par François Hollande. Elle en appelle donc à un certain sens de la responsabilité des élus socialistes français à Strasbourg :

"

Il y a quelques semaines j'ai fait adopter en commission au Parlement européen des mesures concrètes de lutte contre la radicalisation, que les États doivent mettre en œuvre au plus vite. Je demande aujourd’hui aux députés socialistes français de ne plus empêcher l'adoption de ces mesures souhaitées par Bernard Cazeneuve.



Je pense notamment à l’adoption d’un PNR européen efficace, à la mise en place d’instruments permettant une réelle connaissance des flux financiers bénéficiant aux actions terroristes et en provenance de certains pays tiers vers l'Union européenne, et à des contrôles systématiques aux frontières européennes de l’UE.

"

Rachida Dati fait ici référence au Passenger Name Record, programme de contrôle des passagers aériens au niveau européen. L'adoption d'un tel fichier au niveau communautaire était jusqu'à récemment bloquée à Strasbourg. Une grande partie du Parlement s'y opposait au nom des libertés individuelles. En France, depuis les attentats de janvier, l'opinion politique a largement évolué à ce sujet. Manuel Valls avait annoncé sa mise en place en 2015.

Rachida Dati poursuit :

 

"

L'unité nationale pour la sécurité des Français doit être une réalité aussi au Parlement européen. Nous attendons des députés socialistes français qu'ils soutiennent ces mesures, dont certaines bénéficient déjà du soutien de Bernard Cazeneuve. C'est une exigence, une nécessité et une responsabilité. À défaut, ils devront rendre des comptes aux Français.

"

Au mois de juin, Bernard Cazeneuve expliquait en effet dans une interview à L'Express :

 

"

Nous n'avons aucune chance d'être efficaces si nous ne mettons pas en place des dispositifs d'échanges d'information. L'urgence reste la mise en oeuvre du PNR européen. Les mêmes réticences s'expriment que celles formulées à l'encontre de la loi sur le renseignement. Or, s'il n'y a pas demain de PNR européen, il existera des PNR nationaux, moins efficaces. Et, en l'absence de dispositifs européens, ils garantiront moins efficacement la préservation des données personnelles.

"

Déjà en janvier, l'ex-garde des Sceaux avait apprécié que le ministre socialiste de l'Intérieur que Bernard Cazeneuve ait "pris la dimension des enjeux". Elle disait notamment :

 

"

Il prend au niveau national des décisions contestées au niveau européen par ses parlementaires socialistes. Ça serait bien qu’il y ait une coordination sur le sujet.

"

Du rab sur le Lab

PlusPlus