Régionales en Paca : ce candidat PS, ex-UDI, qui voulait infiltrer le FN pour y devenir un "cheval de Troie"

Publié à 19h59, le 23 octobre 2015 , Modifié à 13h42, le 24 octobre 2015

Régionales en Paca : ce candidat PS, ex-UDI, qui voulait infiltrer le FN pour y devenir un "cheval de Troie"
Nicolas Delaire, agent double contrarié © Capture d'écran Twitter

UNDERCOVER - Nicolas Delaire est depuis vendredi 23 octobre candidat aux régionales en Paca, en 13e position sur la liste du socialiste Christophe Castaner. Avant cela, il était à l'UDI et soutenait la candidature de Christian Estrosi, avant de quitter le parti centriste au mois de juin. Mais entre temps, il voulait aussi rejoindre le FN. Pour jouer un poste, selon les uns. NON. Pour être agent double, affirme l'intéressé.

Du côté de l'équipe de campagne de Marion Maréchal-Le Pen, tête de liste dans la région, on affirme qu'il briguait une investiture dans les Alpes-Maritimes. Le directeur de campagne de la plus jeune des Le Pen, Frédéric Boccaletti, écrit en effet sur Twitter :

Des propos relayés par Var-Matin.

Contacté par Le Lab, Nicolas Delaire confirme une rencontre avec l'équipe Le Pen. Mais s'il les a approchés, c'est uniquement, dit-il, pour s'y infiltrer. Il écrit par message, un chouïa énigmatique :

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Comment percevoir ses ennemis si on ne les connaît pas? Comprendre le message, observer les postures. Accepter d'être l'œil qui alertera. [...] Si je souhaitais être investi, je l'aurais été. Le but de ma démarche était ailleurs. Rencontrer ces gens au cœur de leur dispositif a cela de passionnant qu'il vous plonge dans un monde terrible.

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Relancé, il confirme :

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[Le simple fait de] les rencontrer n'apporte rien. Mais l'idée du cheval de Troie est effectivement séduisante.

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Les deux parties ont donc organisé une rencontre, à Toulon au mois de septembre d'après Frédéric Boccaletti, joint par Le Lab. Mais la tentative d'infiltration de Nicolas Delaire n'a pas été des plus fructueuses... "À un moment, la partie s'arrête", dit ce 007 déçu, mystérieux. Côté frontiste, c'est surtout un "gros doute" sur ses motivations qui s'est révélé rhédibitoire. Frédéric Boccaletti explique :

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Nous sommes tout à fait favorables à l'ouverture et un centriste qui soutient Estrosi mais veut rejoindre le FN, c'est tout à fait possible. Mais là, je n'avais pas une entière confiance en ses arguments, ses convictions, son projet. Ça faisait ralliement de circonstance. Il m'a donné l'impression de frapper à toutes les portes, donc je n'ai pas donné suite. J'ai tout de même transmis son CV à Marion Maréchal-Le Pen, mais en précisant : 'J'ai quand même un gros doute'.

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Nicolas Delaire n'en n'a pas le même souvenir :

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Peut être a-t-il compris que j'étais loin, très très loin de ce qu'il pouvait imaginer faire de moi.

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Pour résumer : après avoir claqué la porte de l'UDI, il contacte le FN dans l'espoir d'y être agent double. Pour le compte de qui, puisqu'il n'a pas encore rallié le PS ? "Le mien, la jeunesse, la région... tous ceux qui doutent et hésitent", dit-il.

Frédéric Boccaletti, à qui nous apprenons les noirs desseins de sa non-recrue, est *un peu* désarçonné. Il commente :

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Peut-être qu'il a un problème...

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Christophe Castaner aura-t-il une mauvaise surprise ?

À suivre...

(♫ TIN TIN TIIIIIIIIIIN ♪)

[Edit 24 octobre]"Devant la polémique naissante montée en épingle sur ma participation à une réunion du Front National, j’ai décidé de me retirer de liste conduite par Christophe Castaner", annonce, sur son site , Nicolas Delaire ce samedi 24 octobre. Il assure ainsi ne pas souhaiter "être un frain pour la campagne et pour la victoire de seuls gens de bon sens", rappelant qu'il "n'a jamais été dans (son) intention d'adhérer au Front national". Il ajoute :

 

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Si j’avais été dans une démarche opportuniste j’aurait (sic) certainement pas accepté d’être 13eme sur une liste socialiste en difficultés. Mon seul objectif était de l’aider en portant la voix des centristes qui refusent le choix entre Christian Estrosi et Marion Marechal Le Pen car l’un et l’autre, par leur derives, mettent en danger le pacte républicain qu’il faut défendre.

"

Du rab sur le Lab

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