En reprenant la main sur la fiscalité avec son annonce d’une "remise à plat fiscale", Jean-Marc Ayrault pensait avoir éloigné les rumeurs d’un remaniement. Mais elles sont tenaces. Car François Hollande consulte sur le sujet et interroge ses proches ainsi que plusieurs ministres, comme le révèle le Monde daté du dimanche 1er décembre dans un article titré sans ambages "Le jour où Manuel Valls s’est vu à Matignon".
"Changer, ou pas ? Et quand ? Voilà en substance les questions posées par François Hollande à tous ceux qu’il consulte depuis des semaines", écrit le quotidien du soir qui souligne que "les avis se révèlent variés parmi les ministres et les vieux complices du président".
Tour d'horizon :
>> Ceux qui ne veulent pas de changement
Selon Le Monde, donc, plusieurs ministres ou ténors de la majorité ont pris fait et cause, pour l’instant, pour un maintien de Jean-Marc Ayrault dans le fauteuil de chef du gouvernement.
Parmi eux : Vincent Peillon, le ministre de l’Education nationale et candidat aux européennes, François Rebsamen, un proche de François Hollande et patron des sénateurs socialistes, ou encore un autre proche du chef de l’Etat, le ministre de l’Agriculture Stéphane Le Foll, "initialement réticent"à un remaniement, dixit Le Monde.
>> Ceux qui militent pour un remplacement d’Ayrault
Hormis Malek Boutih, dont la sortie en faveur d’un changement de tête à Matignon a provoqué un tollé dans son camp, plusieurs "consultés" du président ont milité pour un remplacement de Jean-Marc Ayrault. Et pas n’importe qui.
Il s’agit de trois poids lourds du gouvernement : Laurent Fabius, ex-Premier ministre de François Mitterrand et numéro 2 du gouvernement en tant que ministre des Affaires étrangères, le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, également proche de François Hollande et présenté depuis peu comme premier ministrable à son tour. Et enfin, Manuel Valls, le ministre de l’Intérieur.
Cette dernière hypothèse est confortée par "un proche de Monsieur Hollande", cité par Le Monde :
L’hypothèse d’un remaniement, le président en est maître. Elle est valable tout le temps.
Et l’hypothèse Valls a un sens politique.