Richard Ferrand rappelle une nouvelle fois à François de Rugy qu'il a promis de remettre en jeu la présidence de l'Assemblée à mi-mandat

Publié à 13h07, le 14 janvier 2018 , Modifié à 13h07, le 14 janvier 2018

Richard Ferrand rappelle une nouvelle fois à François de Rugy qu'il a promis de remettre en jeu la présidence de l'Assemblée à mi-mandat
Richard Ferrand © AFP

On le sait depuis longtemps : les promesses n'engagent que ceux qui les écoutent. Même quand la personne qui formule un engagement semble tout à fait de bonne foi, un revirement est toujours possible. Prenez François de Rugy par exemple. Élu à la présidence de l'Assemblée nationale en juin dernier, l'écolo l'a juré : il remettra son poste en jeu à mi-mandat , soit au bout de deux ans et demi. Mais sept mois plus tard, François de Rugy semble bien moins enclin à remettre sa place en jeu. La vue est belle du côté du Perchoir.

Richard Ferrand, président du groupe La République en marche à l'Assemblée nationale, se charge ce dimanche 14 janvier de rappeler à François de Rugy son engagement. Au Grand Rendez-Vous , il dit :

 

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Comme nous nous connaissions assez peu, j'ai indiqué que ce serait intéressant que les responsabilités, au bout de deux ans et demi, puissent être remises en cause parce qu'un certain nombre de talents qui auront émergé – et vous en avez quelques-uns ici – aspireront légitimement à prendre des responsabilités. Et donc j'ai proposé que nous nous fixions cette règle. Lorsque le candidat de notre groupe s'est présenté à la présidence de l'Assemblée nationale, il a fait sienne cette règle-là. Ce n'est pas un secret. […] Le fait est que, dans deux ans et demi, comme nous l'avons dit, nous remettrons en cause l'ensemble des responsabilités et nous vérifierons que celles et ceux qui les occupent ont toujours la confiance des membres du groupe.

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François de Rugy est donc prévenu : Richard Ferrand ne lâchera rien de ce côté-là. Car ce n'est pas la première fois que le chef du groupe LREM à l'Assemblée nationale rappelle le président de la chambre basse à ses engagements. "Dans deux ans et demi, il faut que toutes les responsabilités soient remises en cause pour qu'on en évalue la pertinence, l’efficacité surtout que l’on puisse permettre à des talents émergents de prendre des responsabilités", disait-il ainsi en décembre sur LCI.

Mais l'écolo semble moins enthousiaste à l'idée. Dès juillet dernier, sur France Bleu, il avait rappelé qu'il était "élu pour cinq ans" , puis que certains de ses prédécesseurs (comme Jean-Louis Debré ou Bernard Accoyer) s'étaient publiquement opposés à cette démission à mi-mandat. Rebelote en cette année 2018. Lors de ses vœux à la presse, le 11 janvier, François de Rugy a bien précisé que son mandat prendrait fin dans quatre ans. Il a notamment déclaré :

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Je veux laisser à mon successeur en 2022 une Assemblée nouvelle.

 

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Richard Ferrand se charge donc de rappeler sa promesse à François de Rugy, promesse qui l’obligera lui aussi à remettre son poste de président de groupe en jeu. Mais il l'assure : il ne veut pas prendre sa place au Perchoir. Ce dimanche au Grand Rendez-Vous, il dit :

 

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Je ne suis pas une sauterelle, moi. J'ai du travail à faire là où je suis.

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En décembre, sur LCI, il avait pris un engagement semblable . "Je ne serai pas candidat à un poste contre François de Rugy. Y compris cette noble fonction qu’est la présidence de l’Assemblée nationale", assurait-il, n'excluant pas de postuler un jour au Perchoir. Mais pas "sous ce quinquennat", s'engageait-il.

Et on connaît la force des engagements en politique. 

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