#THENEWBOUTIH – On connaissait le Malek Boutih particulièrement virulent contre Benoît Hamon sur les questions de laïcité et d’islam. Durant l’entre-deux-tours de la primaire, député vallsiste de l’Essonne s’était ainsi *illustré* en estimant (entre autres) que l’ex-ministre de l’Education nationale était "en résonance avec une frange islamo-gauchiste", ou encore le plus sérieusement du monde qu’il était le "candidat des Indigènes de la République". Des attaques justifiées par son candidat Manuel Valls.
Une autre époque. Tenez-vous bien : le nouveau Malek Boutih est arrivé. Plus question pour le député socialiste de mettre de l’huile sur le feu. Invité de BFMTV ce dimanche 5 février, il a ainsi sans sourciller donné un conseil à Benoît Hamon. Voilà ce qu’il a déclaré après un long passage sur les atouts de la France :
"Je kiffe mon pays. Je regarde un spectacle politique où je me dis 'est-ce que c’est le même qui est le mien car on serait ruiné, on serait au bord la catastrophe'… Je lui conseillerais d’être calme et de rassembler parce que en ce moment les Français ont besoin quand même qu’on mette un peu d’eau sur le feu.
"
Pour le moins savoureux venant de lui donc. De là à imaginer Malek Boutih assurer les premières parties de meeting de Benoît Hamon en défendant les vertus de l'apaisement, il y a encore un énorme pas à franchir. Contrairement à d’autres proches de Manuel Valls, le député socialiste n’était d’ailleurs pas présent ce dimanche à la convention d’investiture de Benoît Hamon, à la Mutualité. Mais il faut n’y voir "aucun sens politique" derrière cette absence selon lui. "La salle était pleine il y avait beaucoup de représentants de Manuel Valls", s'est-il justifié. Il a ajouté : "Quand vous êtes arrivés deuxième, vous vous faites un peu discret, c’est tout. Vous laissez la place à ceux qui ont gagné, c’est tout à fait normal".
Malek Boutih a même assuré qu’il soutenait (sans enthousiasme) désormais Benoît Hamon. Du moins le candidat de son parti à la présidentielle. "C’est le candidat, il a gagné, je suis dans ce parti. Je ne suis pas torturé, je ne suis pas effondré, il n’y a pas de rêve de revanche", a-t-il lancé. Il s’est même dit satisfait de la semaine de Benoît Hamon : "Pour l’instant, il ne s’est pas trop la démerdé pour ses premiers pas".
Le député PS a donné un autre conseil à Benoît Hamon : élargir sa base électorale. Il a déclaré :
"Il faut muscler son discours. Je lui conseillerais de se nourrir de ce que les candidats lui ont dit, de tout ce qu’il a appris et d’amener ici ou là les touches pour agrandir en permanence son assise électorale. Il est dans le travail que doit faire un candidat à la présidentielle.
"
Si Malek Boutih semble s’être étrangement apaisé depuis quelques jours, il n'est toutefois pas certain que Benoît Hamon et son équipe oublient quant à eux aussi rapidement les attaques du député PS.