Silence des chefs à l’UMP cet été : qui a représenté le parti durant la trêve estivale ?

Publié à 15h26, le 17 août 2013 , Modifié à 08h23, le 19 août 2013

Silence des chefs à l’UMP cet été : qui a représenté le parti durant la trêve estivale ?
Montage Le Lab à partir de l’organigramme présent sur le site de l’UMP.

Mais où est passée l'UMP ? Durant cette trêve estivale, et pendant que les ministres font du zèle pour montrer qu'ils ne s'arrêtent jamais [voir ici notre dernier baromètre de leur activisme], les ténors de l'opposition ont été très silencieux, à commencer par Jean-François Copé et François Fillon.

>> Les deux chefs de l'UMP en vacances

Si Jean-François Copé revient sur la scène médiatique ce 17 août dans une interview à Nice Matin, dans laquelle il propose un "débat" au sein de son parti sur le quinquennat de Nicolas Sarkozy, le président de l'UMP avait jusque-là raccroché le tablier depuis fin juillet. Retraçons ses dernières interventions :

> le 1er août : dernier tweet, en soutien au journaliste Frédéric Haziza ;

> le 24 juillet : dernière prise de parole, il signe une tribune dans Le Monde après les émeutes de Trappes, intitulée "Il ne faut pas céder à l'intégrisme religieux " ;

> le 22 juillet : dernier passage média avec une interview pour Europe 1.

Son rival François Fillon s'est fait encore plus rare, son dernier passage média remontant au 3 juillet :

> le 24 juillet : dernière apparition non incarnée, avec la présentation sur son site internet de 35 propositions, qui devront suffire à ses soutiens pour faire l'été ;

> le 12 juillet : dernier tweet, en soutien aux victimes de Brétigny. François Fillon, ou celui qui gère son compte, se contentera par la suite de retweeter des messages de son mouvement, Force Républicaine ;

> le 11 juillet : dernière prise de parole, meeting à La Grande Motte lors duquel il monte au front contre Nicolas Sarkozy ;

> le 3 juillet, dernier passage média sur BFTMV.

>> Seulement 7 membres de l'équipe dirigeante dans les médias

Le Lab a pris l'organigramme du parti et a tracé les prises de parole de l'équipe dirigeante (vice-présidents, secrétaires généraux et secrétaires généraux adjoints) depuis le 3 août, date à laquelle le gouvernement est parti en vacances. Souvent qualifiée "d'armée mexicaine ", l'équipe dirigeante compte 37 membres, ou autant de personnes habilitées à s'exprimer au nom du parti. Notons que nous n'avons pas comptabilisé les délégués généraux, au nombre de 13.

Mais peu l'ont fait. Sur ces 37 personnes, 7 seulement se sont exprimées au moins une fois dans les médias depuis le 3 août. 

Voici la situation résumée grâce à des logos "absent" et "service minimum", accolés aux membres de l'organigramme. Ceux entourés de vert ont eu au minimum une prise de parole dans un média (télé, radio ou presse écrite) depuis le 3 août. Cliquez sur l'image pour l'agrandir :

[METHODO] Décompte réalisé entre le 3 et le 16 août.

- Aucune prise de parole / simple tweet : ABSENT

- Diffusion d'au moins un communiqué : SERVICE MINIMUM

- Prise de parole dans au moins un média : RECTANGLE VERT

Jean-François Copé s'étant exprimé une fois dans Le Monde ce 16 août pour parler uniquement du Sarkothon, il a obtenu le tampon "service minimum".

Parmi les présents, la discrétion est tout de même à l'oeuvre. Seul Christian Estrosi a participé à deux matinales (Europe 1 et iTELE) quand les 6 autres se sont contentés d'une seule émission. Mention spéciale pour Roger Karoutchi qui, en plus de son passage sur iTELE, a rédigé pas moins de 5 communiqués depuis le 3 août.

>> Mais alors, qui a représenté l'UMP cet été ?

L'équipe dirigeante n'est pas la seule à pouvoir s'exprimer. D'autres responsables UMP, plus ou moins connus, ont donc pris le relai en août. Avec chacun 3 passages média au minimum, voici les visages de l'UMP cet été :

Dans le détail, Hervé Mariton a été très présent pour parler de la réforme des retraites puisqu'il porte le contre-projet de l'UMP. D'ailleurs, ses propres idées divisent le parti . On l'a vu sur ITELE, BFMTV et France Inter depuis le 3 août.

Eric Ciotti, lieutenant de François Fillon, a joué les remplaçants sur France 2, RTL et RMC, lors de l'émission Les grandes gueules. Il y a vanté les 35 propositions de son leader mais s'est aussi exprimé sur le "laxisme" de Christiane Taubira dans sa politique pénale, et a estimé que François Hollande devait trancher dans le désaccord entre la Garde des Sceaux et le ministre de l'Intérieur.

Claude Goasguen, d'habitude peu invité sur les plateaux, a profité de la trêve estivale pour donner son avis sur ITELE, Soir 3 et Europe 1. Il a lui aussi beaucoup critiqué Christiane Taubira, notamment dans sa gestion de l'erreur juridique commise en 2004 .

Enfin, Gilles Carrez a été invité sur Europe 1 et France 2 et a livré une interview au Figaro en tant que spécialiste des finances publiques. Il y a notamment fustigé les augmentations d'impôts prévues par le gouvernement.

Delphine Legouté et Ivan Valerio

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