Stéphane Le Foll exhorte Cécile Duflot à "dire" ce "qu'elle sait" sur les "Denis Baupin de l'Assemblée"

Publié à 10h07, le 11 mai 2016 , Modifié à 11h24, le 11 mai 2016

Stéphane Le Foll exhorte Cécile Duflot à "dire" ce "qu'elle sait" sur les "Denis Baupin de l'Assemblée"
Stéphane Le Foll et Cécile Duflot © Montage Le Lab via AFP

"Des Denis Baupin, en fait il y en a beaucoup, et il y en a aussi beaucoup à l'Assemblée, et donc il faut que tout le monde fasse ce travail." En s'exprimant mardi 10 mai pour la première fois depuis le début de l'affaire Baupin, Cécile Duflot ne s'en est pas tenue à une dénonciation des faites reprochés à son ancien collègue d'EELV. Elle a clairement dit que le cas du député écologiste, démissionnaire de la vice-présidence de l'Assemblée nationale du fait de ces accusations, n'était pas isolé, y compris dans les couloirs de la République. 

Mais dans le même temps, l'ancienne patronne d'EELV et députée de Paris ne donne pas de noms. C'est ce que regrette Stéphane Le Foll, ce mercredi sur iTélé. Pour le porte-parole du gouvernement, les propos de Cécile Duflot démontrent qu'elle "sait" des choses, qu'elle a connaissance de faits similiaires. Des faits (et des noms) qu'elle "doit" donc dénoncer, juge le porte-parole du gouvernement. Et ce pour que les personnes concernées soit "condamnées, sanctionnées" le cas échéant, mais aussi pour éviter que le "soupçon" ne pèse sur la gent masculine politique dans son ensemble. Il dit :

 

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Vous me dites que Cécile Duflot a dit qu'il y avait 'beaucoup de Denis Baupin', mais alors là, alors là je vais être aussi très clair. Si elle a dit ça, ça veut dire qu'elle sait des choses, elle DOIT le dire. Parce que ce qui arrive après, c'est que tout le monde va être potentiellement désigné comme étant 'un Denis Baupin'. Et quand je dis ça, je mets ça aussi entre guillemets, la justice est saisie, et elle doit aller jusqu'au bout. Et tout ce qui est condamnable doit être condamné et sanctionné. Pour moi, c'est très clair. Mais en tant qu'homme politique, quand je regarde tout ce qui est dit et y compris de la manière la plus facile qui soit par un certain nombre de journalistes, je me dis aussi que si on fait peser des menaces ou si on soupçonne des gens, il faut qu'on soit maintenant très clairs. Ça a été dit : fin de l'omerta. Donc si Cécile Duflot sait des choses, il faut qu'elle le dise ! Parce que là, sinon, chacun... Vous voyez ce matin, je suis invité ce matin, vous me parlez de ce qui éclabousse la classe politique, c'est donc mis dans le même panier et le même paquet. Et ça, je peux pas non plus, à un moment, laisser penser ça. 

"

Le député socialiste Guy Delcourt a formulé peu ou prou la même idée, sur Twitter ce mercredi :

Les propos de Stéphane Le Foll font aussi écho aux appels à la "fin de l'omerta" et de la "loi du silence" sur les sujets de harcèlement et d'agressions sexuels. Depuis les révélations concernant Denis Baupin, l'ancienne ministre Monique Pelletier a ainsi révélé publiquement, 37 ans après, avoir été "agressée par un sénateur" ; l'élue LR Aurore Bergé a aussi raconté comment, le soir-même de l'affaire, elle s'était notamment entendu dire par un collègue un "J'ai envie de te faire une Baupin".

Stéphane Le Foll a également été interrogé sur le cas de Michel Sapin, qui s'est excusé mardi d'avoir eu un geste "inapproprié" envers une journaliste (des faits qu'il avait pourtant d'abord "démentis catégoriquement"). Le ministre de l'Agriculture approuve la démarche de son collègue, en pleine affaire Baupin donc : "C'était bien que Michel Sapin fasse cette mise au point et de manière très claire."



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