Sa réaction était attendue. Après les accusations portées contre son mari, le député écolo Denis Baupin accusé de harcèlement et d'agressions sexuelles, Emmanuelle Cosse était l'invitée de France Info ce mardi 10 mai. Après avoir rappelé que "les questions de violences faites aux femmes sont inhérentes à (son) combat politique", la ministre du Logement a demandé à la justice de trancher. Dans un cas comme dans l'autre. Elle dit :
"J'ai été très touchée, en tant que femme, en tant que compagne, en tant que mère et en tant que ministre. (...) Je n'ai jamais transiger. J'ai été saisie et j'ai appris comme vous hier ces accusations d'harcèlement. Il n'y a pas à transiger. On parle de faits d'une extrême gravité. Si ces faits sont avérés, il faut que ce soit réglé devant la justice. Si ces faits ne sont pas avérés, il faut aussi que ce soit réglé devant la justice. Il n'y a pas d'autre choix. (...) Quand les faits sont d’une telle gravité, le débat il a lieu en justice. Il y a la présomption d’innocence.
"
Accusée elle-même, notamment par Yves Contassot , d’avoir voulu étouffer les accusations lancées contre Denis Baupin, Emmanuelle Cosse, a assuré n’avoir "jamais été saisie à aucun moment de signalements sur des faits de harcèlement ou d’agressions sexuelles". Et de faire un petit rappel, même si elle explique ne pas vouloir "commenter les vociférations de telle ou telle personne" :
"Il y a eu une discussion l’an passé à l’occasion de la publication de la tribune des femmes journalistes. Lors d’un conseil fédéral, une militante a dit qu’elle avait eu connaissance de faits. J’ai rappelé des choses très simples : 1. Toute personne qui a connaissance de faits qui relèvent de la justice doit les transmettre à la justice, en particulier sur ces sujets-là. 2. Le bureau exécutif que je présidais a pris immédiatement des positions.
"
"Il est important que le combat de la cause des femmes ne soit pas abandonné dans cette affaire", poursuit-elle tout en disant avoir "confiance" en son conjoint. "Il reste député. Il a contesté les faits et a fait le choix de se défendre. Il a démissionné de la vice-présidence de l’Assemblée nationale sans discussion parce que quand on est un républicain, on n’accepte pas que l’institution puisse être entachée", l’a-t-elle défendu.
[Edit 11h55] Baupin porte plainte
Ce mardi, le parquet de Paris a ouvert une enquête préliminaire visant Denis Baupin, accusé d'agressions sexuelles et de harcèlement sexuel. Les "allégations" parues dans la presse portent "sur des faits susceptibles d'être qualifiés d'agressions sexuelles, harcèlements sexuels, appels téléphoniques malveillants", indique le parquet alors qu'à ce stade, "aucune plainte relative à ces faits n'a été reçue au parquet".
Dans la foulée, Denis Baupin a décidé de porter plante pour diffamation contre Mediapart et France Inter, comme l'a fait savoir son avocat à BFM TV .
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