Un député communiste reprend l’idée de Philippe Poutou de créer "une immunité ouvrière"

Publié à 17h23, le 03 mai 2017 , Modifié à 17h23, le 03 mai 2017

Un député communiste reprend l’idée de Philippe Poutou de créer "une immunité ouvrière"

TRIBUTE TO POUTOU - C’était l’un des moments forts du débat entre les onze candidats à l’élection présidentielle, le 4 avril. Philippe Poutou, prétendant du NPA à l’Elysée, avait alors lâché une énorme tirade contre François Fillon, Marine Le Pen et la corruption :

"

Le FN qui se dit antisystème, ne s'emmerde pas du tout, se protège avec les lois du système, l'immunité parlementaire, pour ne pas se rendre aux convocations policières (…) Nous quand on est convoqué par la police, on n'a pas d'immunité ouvrière, désolé, on y va.

"

Visiblement, le double-candidat à la présidentielle a été entendu. Ainsi, comme l’a repéré France Soir , un député communiste a déposé le 27 avril à l’Assemblée nationale une proposition de résolution "tendant à la création d’une commission d’enquête visant à étudier la possibilité de mettre en place une ‘immunité ouvrière’" . Et Jean-Jacques Candelier d’annoncer d’emblée la couleur dans l’exposé des motifs, assumant de s’être inspiré de la saillie de Philippe Poutou :

"

Le 4 avril 2017, un candidat à l’élection présidentielle faisait le "buzz" en indiquant que, contrairement aux parlementaires disposant d’une immunité, les ouvriers ne pouvaient se soustraire à la justice. Derrière ce slogan de "l’immunité ouvrière" qui a provoqué l’hilarité en plateau, se cache pourtant une réalité concrète, celle d’une justice qui fonctionne de plus en plus à deux vitesses. (…) Protéger les syndicalistes, c’est protéger l’intérêt général.

"

Après une longue explication de sa démarche, dénonçant la suspicion qui pèse sur Marine Le Pen François Fillon qui "participe au discrédit général de la politique et de la 5e République" ainsi qu’une "justice de classe" dans un monde où les "politiques sont au-dessus des lois", le député communiste propose un seul et unique article :

"

En application des articles 137 et suivants du Règlement, il est créé une commission d’enquête de trente membres visant à réfléchir aux conditions de la mise en place d’une ‘immunité ouvrière’.

"

Si le timing "électoral" est bon pour faire parler, entre les deux tours de l’élection présidentielle, le timing parlementaire l’est moins. L’Assemblée élue en 2012 ne siège plus et il faudra attendre la nouvelle, élue lors des législatives de juin, pour savoir s’il sera donné suite à cette demande de mise en place d’une commission d’enquête. Cela dépendra de la majorité qui sortira des urnes du "troisième tour" de la présidentielle.

Du rab sur le Lab

PlusPlus