Au lendemain de l'assassinat terroriste perpétré contre un couple de policiers à Magnanville , dans les Yvelines, l'ambiance est lourde à l'Assemblée nationale. En ouverture de la séance de questions au gouvernement, les parlementaires ont d'abord observé une minute de silence en hommage aux victimes des Yvelines et des victimes d'Orlando, visées parce que gays .
Puis, interrogé par le député LR des Yvelines Jean-Marie Tétart sur l'attaque perpétrée la veille, Bernard Cazeneuve laisse éclater sa colère et s'en prend à ceux qui distillent en France la "haine anti-flic". Il commence ainsi, haussant le ton à mesure qu'il parle :
"Je ne peux plus supporter comme ministre de l'Intérieur, alors que je vois la dignité de ces policiers, que je vois les souffrances accumulées, que je vois les familles déchirées par les cercueils, pas simplement lorsque les policiers sont atteints par des actes terroristes mais aussi parce qu'ils sont atteints par la violence quotidienne qui prend dans ce pays comme en Europe des proportions qu'elles ne devraient pas prendre, je ne peux plus supporter ces postures, ces propos, ces affiches, qui mettent en cause ceux qui portent l'uniforme et qui en raison de l'uniforme qu'ils portent incarnent le droit.
"
L'allusion aux affiches polémiques de la CGT contre les violences policières est évidente. Elle vaut à Bernard Cazeneuve d'être immédiatement applaudi. Des applaudissements qui ne cesseront que sporadiquement jusqu'à la fin de l'intervention du ministre de l'Intérieur.
Il poursuit :
"Au moment où il y a des manifestations à Paris, j'appelle tous ceux qui sont dans la violence, qui s'attaquent aux policiers, qui veulent s'en prendre à eux, à retrouver un peu, au fond d'eux-mêmes, d'humanité, de tolérance, de respect, simplement en respect de ceux qui sont tombés hier et en respect de ce petit enfant auquel nous nous devons de donner une image digne de la France.
"
Cette fois, le premier flic de France fait référence à l'enfant des deux victimes de Magnanville, âgé de trois ans et présent sur les lieux lorsque le terroriste a assassiné ses parents.
Un instant découpé par le Lab à voir ci-dessous en vidéo :
Peu avant l'intervention de Bernard Cazeneuve, Manuel Valls avait déjà expliqué ne plus pouvoir accepter "les mises en cause de ces hommes et de ces femmes qui risquent leur vie pour notre liberté".
Au moment des questions au gouvernement, la préfecture de police de Paris annonçait au moins 15 interpellations en marge des manifestations contre la Loi Travail après des jets de projectiles.