VIDÉO - Valls veut supprimer la Cour de justice de la République qui "donne le sentiment qu’il y a deux justices"

Publié à 08h53, le 21 décembre 2016 , Modifié à 08h59, le 21 décembre 2016

VIDÉO - Valls veut supprimer la Cour de justice de la République qui "donne le sentiment qu’il y a deux justices"

Depuis 2012, François Hollande a voulu supprimer à de multiples reprises la Cour de justice de la République (CJR). Sans succès. Mais après le jugement la condamnation sans peine de Christine Lagarde dans l’affaire de l’arbitrage Tapie, l’étonnement était de mise chez les politiques , relançant les débats sur l'existence de cette institution. Candidat à la primaire de la Belle Alliance Populaire, Manuel Valls reprend le flambeau de François Hollande.

Invité d’Europe 1 ce mercredi 21 décembre, l’ancien Premier ministre a jugé que le verdict rendu par la CJR, composée de trois magistrats, six députés et six sénateurs, "donne le sentiment d’une justice à double-vitesse". Il développe :

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Quel est le sentiment le plus terrible qui peut toucher nos compatriotes ? C’est l’injustice. C’est le sentiment qu’il y a une justice pour les puissants et une justice plus dure pour ceux qui ne peuvent pas se protéger.

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Manuel Valls en profite pour en tirer les conclusions qui semblent s’imposer et assure qu’on "ne peut plus continuer avec ce types d’institutions qui donnent le sentiment, à tort ou à raison, de protéger ceux qui gouvernent". Car pour le "challenger" autoproclamé de la primaire organisée par le PS, c’est ce genre de décision de justice qui crée un décalage entre les citoyens et les hommes politiques :

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C’est ce sentiment qui crée les conditions d’une rupture civique entre les citoyens et ceux qui dirigent.

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En conséquence, il propose une réforme constitutionnelle pour mettre fin à cette juridiction :

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Il faudra, dans une réforme constitutionnelle, supprimer cette Cour de Justice qui donne le sentiment qu’il y a deux justices.

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Comme François Hollande donc. Mais aussi comme Nicolas Dupont-Aignan (qui l’a proposé dans un communiqué) ou Arnaud Montebourg (qui l’a d’abord proposé dans un tweet avant de le supprimer).

A voir en vidéo, isolé par Europe 1 :

Christine Lagarde, elle, estime, selon Le Canard Enchaîné, avoir "payé pour Sarkozy" , "comme Juppé avait payé pour Chirac". Sauf qu'Alain Juppé avait écopé d'une peine lui. L'ex-ministre de l'Économie et des Finances de Nicolas Sarkozy a complètement échappé aux peines qu'elle encourrait : un an de prison et 15.000 euros d'amende. Et ce même si la CJR l'a reconnue coupable, donc. Ce sont le "contexte de crise financière mondiale dans lequel [elle] a exercé ses fonctions" et sa "réputation nationale et internationale" qui jouent "en sa faveur" et justifient cette dispense de peine, d'après l'arrêt rendu par cette juridiction spéciale, chargée de juger les ministres pour des actes commis dans le cadre de leurs fonctions.

Du rab sur le Lab

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