Caramba, encore raté.
Les Verts, les communistes et la gauche du PS ont une nouvelle fois échoué à déposer une motion de censure contre le gouvernement de Manuel Valls après l'utilisation le 5 juillet de l'article 49 alinéa 3 pour faire adopter la célèbre Loi Travail. 56 élus ont signé la motion de censure, soit autant qu'en mai dernier lors du premier recours au 49.3 pour ce texte. Il manquait, comme la dernière fois, deux voix , pour que soit déposée la fameuse motion de censure émanant de la gauche.
On pourrait raisonnablement penser que les élus d'hier ont choisi la même option et que ceux qui avaient décidé de signer pour une motion de censure en mai dernier l'ont encore fait en ce mois de juillet. Sauf que non. Quatre nouveaux députés ont apporté leur soutien : Philippe Baumel, Sylviane Alaux, Hervé Féron et Nathalie Chabanne.
Si les 56 élus ayant signé la motion de censure en mai avaient fait de même en juillet, celle-ci aurait recueilli 56+4=60 signatures, soit plus que les 58 nécessaires. Seulement voilà : si quatre députés ont changé d'avis dans un sens, quatre ont fait le chemin inverse. Il s'agit d'Alexis Bachelay, Yann Galut, Isabelle Bruneau et Laurent Kalinowski.
Contacté par Le Lab, Alexis Bachelay formule une explication. Lorsqu'on lui demande pourquoi il a signé la motion de censure en mai mais pas en juillet, il répond :
"Parce que depuis j'ai discuté avec des militants, des habitants et qu'il y a aussi des mouvements au PS notamment sur les primaires. Je suis pour défendre mes idées et pas pour essayer de démolir les autres. La motion de censure ne pouvait aboutir. Il faut changer de cadre pour le débat. Et aller vers les citoyens.
"
Il n'est pas le seul à penser cela. Bien qu'il ait jugé "inacceptable" le recours au 49.3 et réclamé la démission de Manuel Valls mardi, Yann Galut a préféré, mercredi, ne pas apposer son nom sur cette nouvelle motion de censure. Le député du Cher avait prévenu dès le matin. "S'il n'y avait pas eu les primaires, j'aurais à nouveau signé la motion de censure", a-t-il déclaré sur LCP.
Du coup, la loi Travail a été adoptée en deuxième lecture.