L'avoinée de Manuel Valls à Christian Jacob qui lui rappelle qu'il est dans l'opposition, lui

Publié à 16h24, le 06 juillet 2016 , Modifié à 16h42, le 06 juillet 2016

L'avoinée de Manuel Valls à Christian Jacob qui lui rappelle qu'il est dans l'opposition, lui
Manuel Valls © PHILIPPE LOPEZ / AFP

Il est des questions au gouvernement qui n'appellent qu'un sourire de circonstances et d'autres qui déclenchent un regard réprobateur. Et puis il y a certaines interrogations formulées généralement par l'opposition et qui ont le don d'énerver rapidement et violemment le chef du gouvernement . Christian Jacob a posé l'une de celles-ci ce mercredi 6 juillet, lors de la traditionnelle séance de questions au gouvernement. Alors que la gauche étalait une énième fois ses divisions sur la place publique , le président du groupe LR à l'Assemblée nationale a joué la provoc' en attaquant personnellement Manuel Valls. Et ce dernier lui a répondu avec la même vigueur.

Après avoir expliqué qu'en utilisant le 49.3 , "en piétinant l'Assemblée", le Premier ministre reconnaissait que le pouvoir exécutif était "usé jusqu'à la corde", Christian Jacob a estimé que, selon lui "la France n'a jamais connu une telle déliquescence du couple exécutif dans son histoire politique récente". Puis, demandant s'il pensait que c'était "une bonne chose qu'il reste à Matignon", l'élu LR a ajouté :  

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Vous êtes le chef de gouvernement de la Ve République le plus impopulaire, le plus rejeté par les Français, le plus honni par les vôtres. Ce rejet tient à l'image que vous renvoyez de vous-même, monsieur le Premier ministre, incapable de dialoguer, incapable de réformer. Mais ce rejet tient surtout dans votre bilan de la France qui n'est rien d'autre qu'un dépôt de bilan d'un pays qui gravement décroché depuis quatre ans.

 

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Forcément, à force de verser de l'huile sur le feu, Christian Jacob s'est quelque peu brûlé : la réponse de Manuel Valls a été tout aussi féroce que la question. Voire un peu plus, le Premier ministre, lui, n'ayant aucune limite de temps pour s'exprimer devant la représentation nationale. 

Le chef du gouvernement a d'abord joué l'ironie, expliquant prendre "les attaques personnelles" de Christian Jacob "comme autant de compliments". Puis il a rapidement attaqué, faisant une allusion à peine voilée à la proximité idéologique de certains élus LR avec le Front national :

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Ce qui est étonnant – peut-être pas d'ailleurs – c'est qu'on retrouve dans vos expressions, plus personnelles je dois dire, des arguments que l'on peut parfois entendre ailleurs...

 

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Après s'en être brièvement pris, comme la semaine dernière , à Laurent Wauquiez – "Même monsieur Wauquiez est là. C'est dire que c'est important" – Manuel Valls a poursuivi en expliquant à Christian Jacob qu'il devrait tout de même se détendre car  s'il est minoritaire aujourd'hui, c'est parce qu'il a perdu les élections en 2012. Et puis, sans aucune transition, le Premier ministre a attaqué certaines propositions du camp LR :

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Franchement monsieur Jacob, vous décrivez une situation – je sais bien que c'est le jeu de l'opposition d'exagérer et d'être dans la caricature -  mais très honnêtement, on pourrait parler de ceux qui nous proposaient, il y a quelques semaines, qui nous proposaient d'annuler les fan-zones, voire de reporter l'Euro de foot, voire d'annuler il y a quelques mois la Cop21. Soyons sérieux.

 

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Voilà. Il était alors 15h19 et Manuel Valls voyait que la gauche n'arrivait pas à déposer une motion de censure , à deux voix près. L'après-midi commençait bien. 

Du rab sur le Lab

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