WANTED - C'est une petite phrase lâchée sous couvert d'anonymat, mais qui en dit long sur Emmanuel Macron. Ou plutôt, sur les relations qu'entretiennent Arnaud Montebourg, ministre du redressement productif, d'un côté, et Emmanuel Macron, secrétaire général adjoint de l'Elysée, de l'autre.
Avant d'obtenir ce poste, ce dernier était un associé chez Rotschild. Un banquier, donc. Le 15 mai 2012, Emmanuel Macron rejoint au palais présidentiel, celui qui, pendant la campagne, désignait la finance comme "son ennemie".
De quoi faire grincer chez Arnaud Montebourg, comme l'atteste cette confidence lâchée par "un proche" du ministre à un journaliste de Marianne qui la rapporte dans l'édition du 16 mars :
Macron, c'est l'ennemi public.
C'est lui qui impose la ligne idéologique, c'est lui qui a l'oreille du président.
Dit plus clairement: Emmanuel Macron incarne le "cerveau droit" de François Hollande, contre Arnaud Montebourg, clairement plus à gauche, dont la ligne à l'Elysée est incarnée par Aquilino Morelle, un conseiller du président.
Deux visions qui s'affrontent dans le dossier de la banque publique d'investissement.
Le même "proche" d'Arnaud Montebourg, toujours cité par Marianne, résume la situation :
La BPI ne sera pas du tout celle qu'il (Arnaud Montebourg, NDLR) voulait, mais plutôt celle que voulaient Pierre Moscovici et Emmanuel Macron.
Une déclaration qui se rapproche de celle faite par le ministre de l'économie, qui s'attribuait la paternité de la BPI, contrairement à ce que son collègue Montebourg affirmait fin février.
Emmanuel Macron est réputé pour avoir l'oreille des grands patrons. Son CV rassure le Cac 40. On parlait déjà de lui, cette "étoile montante" des banquiers d'affaires, alors que François Hollande était en campagne, en janvier 2012.
S'il envisageait de se présenter aux législatives en 2007, Emmanuel Macron n'a finalement jamais franchi le Rubicon. Mais, comme l'écrit Le Figaro, le jeune homme a "très envie de sortir de l'ombre".