RENGAINE - "Dissolution." Depuis l’arrivée au pouvoir de François Hollande, c’est devenu une rengaine, un gimmick de Marine Le Pen et de ses proches : le Front national n’a que ce mot à la bouche. Surtout depuis un an, depuis avril 2013 et l’Affaire Cahuzac.
Retour sur une année de demandes de dissolution.
#EUROPÉENNES
Ce vendredi 11 avril 2014, sur i>Télé, Florian Philippot, bras droit de Marine Le Pen, estime qu’en cas de nouvelle défaite électorale du PS aux élections européennes et un bon score du FN, une dissolution de l’Assemblée nationale sera inéluctable. Une posture déjà émise par la présidente du Front national. En décembre 2013 . Puis en janvier 2014 . Puis en avril 2014 . Avec toujours le même credo :
"Si le FN arrive en tête aux européennes, Hollande dissoudra l'Assemblée.
"
Le 3 février 2014 , c’est le compagnon de Marine Le Pen, Louis Aliot, qui estimait que "la dissolution est le chemin naturel d’une telle impopularité".
#MUNICIPALES
En novembre 2013, lors d’une convention du Front national lançant leur campagne pour les élections municipales, Marine Le Pen, lors de son discours de clôture
, demande à François Hollande de dissoudre l’Assemblée nationale.
L’ancienne candidate à l’élection présidentielle développait alors :
"Le quinquennat est déjà perdu. Si François Hollande était à la hauteur de sa fonction, il s'engagerait sans tarder à dissoudre l'Assemblée nationale.
"
Une demande couplée d’un communiqué, diffusé sur le site du Front national ainsi que sur les sites web de sections locales. Son titre : "Seule solution : dissolution de l’Assemblée nationale !"
Le FN expliquait dans ce texte :
"Nous demandons la dissolution de l’Assemblée Nationale, pour redonner la parole au peuple, et permettre aux patriotes de proposer une alternative réelle, fondée sur la souveraineté nationale, le redressement économique et social, la maîtrise en tout domaine de nos frontières, la promotion des valeurs de la France.
"
#MANIF POUR TOUS
Après plusieurs mois d’opposition au mariage homosexuel par la Manif pour tous, et en période de crise et de rumeurs de remaniement, Marine Le Pen, invitée le 30 octobre du Talk Orange-Le Figaro , demande une nouvelle fois au chef de l’Etat de dissoudre l’Assemblée.
Pour la présidente du FN, il n’y a, pour l’exécutif, pas d’autre "possibilité" :
"Le problème de ces reculades et prises de paroles contradictoires est l'absence de cap. Le président de la République ne sait pas ce qu'il veut. Quand on est dans le flou, il faut revenir au peuple. Il n'y a pas d'autre moyen. Il faut se demander si la seule sortie valable n'est pas le retour aux urnes.
"
#CAHUZAC
Moins d’un an après l’élection de François Hollande et d’une majorité de gauche à l’Assemblée nationale, l’affaire Cahuzac ébranle la majorité. Le 19 mars, Jérôme Cahuzac est démis de ses fonctions de ministre du Budget. Et l’ancien sniper socialiste avoue les faits qui lui sont reprochés le 2 avril.
Ni une, ni deux, la crise provoquée par l’ancien ministre entraîne la première demande de dissolution de la part de Marine Le Pen, alors que le 10 avril sont présentées en conseil des ministres des mesures pour plus de transparence et de moralisation dans la vie publique .
Le FN se fend alors d’un communiqué intitulé "Marine Le Pen demande la dissolution de l’Assemblée nationale" . Une requête ainsi justifiée :
"Les aveux de Jérôme Cahuzac et les dernières révélations de l’affaire laissent penser que le gouvernement et l’Elysée savaient depuis plusieurs semaines (…) Il est inenvisageable que les plus hautes autorités de l’Etat n’aient pas eu connaissance de ces éléments.
Le président de la République et l’ensemble du gouvernement ont donc rompu le pacte de confiance censé les lier aux Français. Dans ces conditions, Marine Le Pen appelle à la démission du gouvernement et à la dissolution de l’Assemblée Nationale.
"