Il avait promis qu'il ne le lâcherait pas. Effectivement, Jean-Christophe Cambadélis veut plus que jamais un débat avec Nicolas Sarkozy, entre chefs de parti. Après lui avoir publiquement lancé une invitation sur Twitter au soir de l'élection du président de l'UMP, le premier secrétaire du PS a écrit jeudi 11 novembre à Nicolas Sarkozy, pour réitérer sa demande.
Dans cette lettre que l'AFP s'est procurée, le patron du PS propose donc un débat "à la veille des élections de 2015". D'après lui, cette confrontation relève des "devoirs vis-à-vis des Français" qu incombent à un chef de parti :
"Votre élection à la présidence de l'UMP vous confère des droits vis-à-vis des militants de votre formation politique. Mais aussi des devoirs vis-à-vis des Français et principalement celle d'assurer le débat démocratique, de concourir au libre jugement des citoyens.
"
"Camba" souhaite notamment "discuter" des "propositions d'abrogation de textes [il y en a beaucoup, ndlr], de suppression de fonctionnaires ou de réduction de déficits" formulées par l'ancien chef de l'État durant sa campagne pour reconquérir la tête de sa "famille politique".
Il en profite également pour déplorer l'absence de réponse de Nicolas Sarkozy à cette invitation datée du 29 novembre. C'est en effet Brice Hortefeux qui s'était chargé, quelques jours plus tard, de faire savoir à Jean-Christophe Cambadélis qu'il n'avait pas le niveau pour débattre avec Nicolas Sarkozy. Une fin de non-recevoir par procuration qu'il a du mal à digérer. Il écrit :
"Plusieurs de vos amis se sont exprimés à votre place, déclinant ce débat. Comme si le représentant du principal parti de la majorité présidentielle était un vulgaire quémandeur de seconde classe !
Vos soutiens disent que votre statut - ou sans peur du ridicule votre stature d'ancien président - ne vous permet pas de vous commettre dans des débats subalternes. [...] Il serait paradoxal d'avoir voulu plonger dans la mêlée pour maintenant prétendre rester sur votre colline inspirée.
"
La colline inspirée est, c'est tout sauf un hasard, le titre d'un roman de Maurice Barrès, figure du nationalisme français de la fin du XIXè et du début du XXè siècles.
Jean-Christophe Cambadélis adresse tout même un "salut républicain" de circonstance à Nicolas Sarkozy, dont on attend désormais la réponse.