ON NE LÂCHE RIEN - Jean-Christophe Cambadélis ne se contentera pas de la fin de non-recevoir qui lui a été adressée par Brice Hortefeux. Le patron du PS souhaite un débat avec son homologue de l'UMP, Nicolas Sarkozy, et a bien l'intention de ne pas le laisser se défiler.
Dès le soir de la réélection de l'ancien chef de l'État à la tête du parti d'opposition, il lui a fait parvenir une invitation publique à cette confrontation entre chefs de partis. "Je vous propose un débat sur l'avenir de la France", écrivait-il dans un tweet le 29 novembre. Pas des paroles en l'air, à en croire ce que le premier secrétaire du PS explique, amusé, au Monde vendredi 5 décembre :
"Je ne vais pas le lâcher là-dessus.
"
Les probabilités d'assister à cette joute sont cependant plutôt faibles. Mardi 2 décembre, c'est donc le très sarkozyste Brice Hortefeux qui s'est chargé de décliner l'invitation, expliquant en substance que Camba n'avait pas le niveau requis pour affronter Sarko :
"Jean-Christophe Cambadélis est Premier secrétaire du Parti socialiste. Peut-être pourra-t-il débattre déjà dans un premier temps avec celui qui sera le secrétaire général de notre famille politique ? [...] Ce n’est pas une annonce que je vous fais mais c’est un sentiment : ça me paraîtrait déjà très bien pour Monsieur Cambadélis.
"
Depuis, Laurent Wauquiez a été nommé secrétaire général de l'UMP par Nicolas Sarkozy - poste officiellement devenu, sous la pression de Nathalie Kosciusko-Morizet, celui de numéro 3 du parti. N°3 vs N°1 : difficile d'imaginer que Jean-Christophe Cambadélis s'en contentera.
[Bonus Track] Quand Mitterrand jugeait Sarkozy "trop nerveux"
Jean-Christophe Cambadélis et Nicolas Sarkozy se sont pourtant déjà "croisés" sur un plateau de télé, "à la fin des années 80", explique encore Le Monde. Après ce débat, le premier avait reçu un coup de téléphone d'un certain François Mitterrand. Le président de la République l'avait alors félicité et livré son avis sur le jeune Nicolas Sarkozy, alors maire RPR de Neuilly :
"Vous avez été très bien. Il est trop nerveux, l’autre. Il faut garder son calme. Frapper avec le sourire.
"