SURF ATTITUDE - La polémique est née en Vendée puis s'est propagée dans l'Hérault . Et, ce vendredi 5 novembre, le Front national s'en empare. Après la décision d'interdire la crèche de Noël au conseil général de Vendée, puis dans la mairie de Béziers, deux maires frontistes ont décidé de poster sur Twitter des photos de la crèche installée dans leur hôtel de ville.
Le premier à dégainer a été Julien Sanchez, maire FN de Beaucaire, qui dès vendredi matin a publié quatre clichés. Avec un hashtag sans équivoque : #résistance.
Tiens, une crèche dans une Mairie !
#Beaucaire#résistancepic.twitter.com/TvKwiZj4hu
— Julien Sanchez (@jsanchez_fn) 5 Décembre 2014
Quelques heures plus tard, le maire FN du VIIème secteur de Marseille Stéphane Ravier a lui aussi diffusé des images de sa crèche de Noël :
Voici une partie de la #crèche exposée dans le hall d'entrée de la mairie des 13è et 14è arrondissements. #Marseillepic.twitter.com/vu64wvTTir
— Stéphane Ravier (@Stephane_Ravier) 5 Décembre 2014
Sur BFMTV vendredi soir, Stéphane Ravier était invité à détailler ses motivations. En direct du hall de l'hôtel de ville où est installée sa "crèche provençale", il s'est *un petit peu* emporté :
"Ce que je voudrais dire aux ayatollahs de la laïcité, c'est qu'ils commencent à nous emmerder. Ils comment à nous les briser menu. Nous sommes ici en France, en Provence, nous avons des traditions anciennes et entends qu'elles soient respectées.
"
Franck Briffaut, maire de Villers-Coterêts, n'a pas installé de crèche dans sa mairie. Mais, contacté par le Huffington Post, il s'interroge. "S'il y en avait eu une, je l'aurais mise et je ne l'aurais certainement pas enlevée. Je dirais même aujourd'hui que je suis tenté d'en mettre une", reconnaît-il, regrettant presque de ne pas pouvoir surfer lui aussi sur la polémique.
Quant à Marc-Etienne Lansade, maire FN de Cogolin, il est déjà dans les préparatifs :
@Marion_M_Le_Pen@RobertMenardFR@jsanchez_fn Je prépare celle de Cogolin.
— Marc Etienne Lansade (@lansade) 5 Décembre 2014
Au Pontet enfin, administré par Joris Hébrard, la crèche de Noël fera son apparition à l'hôtel de ville "dès ce lundi", indique l'équipe du maire FN au Lab. Et d'ajouter : "La défense de cette tradition qui est gravement remise en cause est impérative."
Ces initiatives ont en tous cas été applaudies des deux mains par Marion Maréchal – Le Pen :
Bravo à @RobertMenardFR et @jsanchez_fn qui ont décidé de défendre nos traditions avec leur crèche de Noël.
— Marion Le Pen (@Marion_M_Le_Pen) 5 Décembre 2014
Un peu plus tard, la députée FN du Vaucluse s'est interrogée à haute voix sur les réseaux sociaux, reprenant le même argument développé par Gilbert Collard dans la matinée sur France Info :
"Ça ne choque personne quand la mairie de Paris organise une fête du ramadan. Pourquoi cette polémique pour les crèches traditionnelles ?
"
De son côté, le nouveau secrétaire général du FN Nicolas Bay s'était emparé de la polémique dès jeudi 4 décembre. "Le port de la burqa gêne moins la justice que l'exposition d'une crèche. Nos traditions, à la poubelle ; l'intégrisme, sur la place publique !", lançait-il sur Twitter.
Contacté par Le Lab, Nicolas Bay se défend de toue récupération. Assurant n'avoir donné aucune consigne aux maires frontistes, il ajoute :
"C'est une vision totalement erronée de la laïcité de vouloir supprimer les crèches. La laïcité, c'est la neutralité philosophique et religieuse des institutions mais ça n'empêche pas de valoriser notre patrimoine culturel.
"
Mais l'intérêt politique pour les crèches de Noël ne saurait se limiter au Front national. Dès mercredi 3 décembre, c'est le patron des sénateurs UMP Bruno Retailleau, également à la tête du département de la Vendée, qui s'était insurgé contre l'interdiction de la crèche du conseil général. "Pourquoi dans ce cas ne pas interdire la galette des rois à l’Elysée, et la croix occitane sur le logo de la mairie de Toulouse ?", s'était-il interrogé, évoquant par la suite, avant Marion Maréchal - Le Pen, "le repas d’ouverture du Ramadan offert tous les ans par la mairie de Paris".
Vendredi 5 décembre sur i>Télé, Nicolas Dupont-Aignan s'est lui-aussi indigné. "Quand je vois tout ça, je me dis 'tiens je devrai en mettre une'", a-t-il déclaré, s'inquiétant que certains veuillent "casser tout ce qui fait l'identité du pays".
[Edit 18h45 : ajout des déclarations de Stéphane Ravier sur BFMTV]
[Edit 18h25 : ajout de l'information sur la crèche au Pontet]