Arnaud Montebourg répond au "cap" économique maintenu par François Hollande : "il y a toujours une alternative"

Publié à 11h23, le 23 août 2014 , Modifié à 12h28, le 23 août 2014

Arnaud Montebourg répond au "cap" économique maintenu par François Hollande : "il y a toujours une alternative"
© Reuters

"Je passe à l'attaque dimanche !", lançait-il le 20 août à la sortie d'un conseil des ministres de rentrée, comme un teasing pour son rassemblement annuel de la Fête de la Rose, à Frangy-en-Bresse. En réalité, l'attaque d'Arnaud Montebourg commence ce samedi avec une interview au Monde où le Monsieur 17% de la primaire socialiste se pose en pourfendeur de la réduction des déficits à tout prix. Une position connue de la part du désormais ministre de l’Économie mais apparaissant toujours plus éloignée d'un François Hollande bien décidé à "maintenir le cap".

Concernant ce "cap" économique et budgétaire à tenir, Arnaud Montebourg lance ainsi :

Je suis à mon poste de combat pour faire évoluer des politiques qui méritent d'être changées. Les choix politiques ne sont pas figés. (...) Il y a toujours une alternative.

Au moment où la France apprend que sa croissance est de nouveau nulle au deuxième trimestre, et que la règle des 3% de déficit ne pourra être tenue malgré les efforts budgétaires, le ministre de l'Economie fustige "la réduction à marche forcée des déficits" imposée par l'Europe, qu'il qualifie tout à la fois "d'aberration économique", "d'absurdité financière" et de "sinistre politique":

C'est une aberration économique car elle aggrave le chômage, une absurdité financière car elle rend impossible le rétablissement des comptes publics, et un sinistre politique car elle jette les Européens dans les bras des partis extrémistes qui veulent détruire l'Europe.

Observant la situation de l'Europe, et jamais de la France seule - cela permet d'éviter les attaques trop directes - Arnaud Montebourg conclut :

L'Europe est en train de se mettre dans une impasse à cause de choix de politiques économiques qui s'apparentent à un accident industriel majeur de l'histoire économique contemporaine.

Le ministre fait alors part de sa propre règle pour la France, celle des "trois tiers" : un tiers d'économies pour réduire le déficit, un tiers affecté au soutien des entreprises et un dernier tiers consacré aux ménages "pour stimuler leur pouvoir d'achat et de croissance". Il dit avoir "adressé une proposition dans ce sens au Premier ministre et au président de la République" et assure que le débat est toujours ouvert puisque "la loi budgétaire sera présentée en septembre".

Avec cette rentrée politique marquée par une critique du désendettement forcé, Arnaud Montebourg s'inscrit dans la réflexion de ... Cécile Duflot. Les deux anciens collègues - l'écolo le raconte dans son livre De l'intérieur. Voyage au pays de la désillusion - avaient lancé des offensives communes contre la politique d'austérité en Europe. L'une, finalement persuadée que ses efforts ne feraient pas changer François Hollande de cap, a préféré quitter le gouvernement. L'autre, considérant qu'il est à un "poste de combat", y est encore.

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