BERGER/BERGERE - Aurélie Filippetti et Benoît Hamon n'ont pas voté le volet recettes du projet de loi de finances 2015 le 21 octobre. Delphine Batho non plus mais, peut-être parce qu'ils ont été les derniers à quitter le gouvernement, ce sont les deux premiers que Jean-Christophe Cambadélis a ciblé mercredi 22 octobre.
Sur RTL, le premier secrétaire du Parti socialiste a dénoncé "une attitude déplorable" qui "pose un problème éthique".
Si Benoît Hamon a assuré que la politique de l'exécutif "menace la République", la réponse d'Aurélie Filippetti s'est faite encore plus cinglante. Elle n'a "aucune leçon à recevoir" de Jean-Christophe Cambadélis :
Je n'ai aucune leçon à recevoir de qui que ce soit. Je suis députée depuis 2007, j'ai été élue en Moselle à deux reprises, dans une circonscription difficile. Je dois des comptes à mes électeurs et aux Français comme tous les élus de la République.
L'ex ministre de la Culture explique s'être abstenue "par cohérence", parce qu'elle a quitté le gouvernement en août "sur un désaccord par rapport à la politique qui était menée" :
Cette politique se poursuit, il n'y avait pas de raison que je ne montre pas la même attitude. (...) C'est un désaccord de fond.
Elle dit n'avoir pas été tentée par un vote contre, parce qu'elle "fait partie de la gauche et de la majorité." Mais son abstention "exprime une forme de mécontentement" :
On représente des gens, des électeurs, qui nous disent tous les jours sur le terrain leur mécontentement quant à la politique qui est menée.