IL EST OÙ LE RESPECT ? - C'était sa dernière séance. Et pas un hommage ? Pas un petit retour sur son action ? Même pas un "merci" ? Voilà qui n'est pas digne de Bernadette Chirac. L'ancienne Première dame était donc colère et l'a fait savoir à sa manière, mercredi 4 mars, après la séance du Conseil général de Corrèze.
Pour les départementales des 22 et 29 mars, "Bernie" est encore une fois candidate, mais en tant que simple suppléante. Elle s'apprête donc à tourner une page centrale de sa vie et de son action politique : celle de son mandat de conseillère générale. Même si le binôme pour lequel elle se porte suppléante est élu, elle ne siégera en effet pas en tant que titulaire.
Au cours de cette séance du Conseil général, mercredi, Gérard Bonnet, président socialiste de l'institution, a rendu hommage aux élus du département qui ne briguent pas de nouveau mandat et qui faisaient donc leurs adieux. Et c'est là que Bernadette a dû essuyer un terrible affront : comme le rapporte La Montagne ce jeudi, pas une seule fois Gérard Bonnet ne citera le nom des Chirac.
Ulcérée, Bernadette Chirac explique à La Montagne :
Si je suis revenue, si je suis restée, c'est en grande partie pour que le nom de Chirac ne soit pas effacé. Je suis assez meurtrie.
Que serait la Corrèze si mon mari ne s'était pas présenté, quand Georges Pompidou était Premier ministre, à Ussel pour la première fois ? Si je ne m'abuse, il avait 22 ou 23 ans. Que serait la Corrèze, la nationale 89 ? Je suis outrée que le nom de mon mari n'ait pas été prononcé ce matin. Moi-même j'ai beaucoup travaillé sur la culture [...]. Je suis choquée que l’on n’ait pas parlé de ce que j’ai réalisé, le centre de secours ou la maison de retraite. J’ai fait des quantités de choses dans le département, et notamment beaucoup d’interventions individuelles.
Ce nom, Chirac, est pourtant lié pour l'éternité à la terre corrézienne. Jacques, député de la Corrèze pendant près de trente ans (de 1967 à 1995) et Bernadette, conseillère générale depuis maintenant 46 ans, auront façonné ce territoire. Alors, que ni l'un ni l'autre n'ait droit à des égards particuliers en pareille circonstance, cela constitue une entorse flagrante à l'étiquette telle que "Bernie" la conçoit.
Dans un son diffusé ce jeudi par France Inter, elle poursuit sa diatribe :
Je suis étonnée d'avoir été totalement oubliée. Si on ne m'aime pas, si on considère que je n'ai rien fait, je trouve qu'on aurait pu en tous cas citer mon mari. Je suis assez meurtrie et assez choquée, pour tout dire, que le nom de mon mari n'ait pas été prononcé ce matin.
D'après La Montagne, le goujat Gérard Bonnet a tenté, comme il a pu, de se faire pardonner. "Sous l’œil narquois de Bernadette Chirac", le président du CG a ainsi expliqué que "Jacques Chirac a beaucoup fait pour la Corrèze". Pas sûr que cela ait suffi à apaiser Bernadette.
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