Europe Ecologie-Les Verts n’en a pas tout à fait terminé avec les débats autour de sa vraie-fausse participation à un meeting contesté "contre l’islamophobie et le climat de guerre sécuritaire".
Mardi 24 février, le Bureau exécutif du parti décidait de retirer sa signature d’un texte appelant à ce rassemblement. Motif : les positions polémiques de certaines organisations participantes, Les Indigènes de la République en particulier, sur les questions de laïcité et d’intégration.
Fin de l’histoire ? Eh bien non, puisque ce mardi, trois parlementaires écolos condamnent publiquement la volte-face d’EELV.
Dans une tribune publiée sur le site du Huffington Post, les eurodéputés Yannick Jadot, Karima Delli, Eva Joly et le député Sergio Coronado se déclarent "particulièrement choqués" de ce recul au moment, soulignent-ils, où le président du Crif (Conseil représentatif des institutions juives de France) est mis en cause pour avoir soutenu notamment que "toutes les violences antisémites sont commises par des jeunes musulmans" (des propos atténués par la suite).
Les quatre auteurs reprochent à leur formation d’avoir en l’espèce hiérarchisé les discriminations, pour ne prendre en compte que l’antisémitisme. Ils écrivent :
La lutte contre le racisme ne se saucissonne pas et ne se clientélise pas et la liberté religieuse est une valeur fondamentale (…). Pourtant les écologistes étaient jusqu’alors fiers d’être dans un parti politique à la pointe de la lutte contre l’Islamophobie et la stigmatisation de l’ensemble des musulmans de France, parti qui a donné l’impression de reculer au prétexte de la présence d’une seule organisation polémique dans une longue liste d’amiEs.
En conclusion, les parlementaires appellent "chacun et chacune à participer individuellement" au meeting.
[Edit 17h04] - Eva Joly, dont la signature avait un temps disparu du Huffington Post, confirme qu'elle a bien soutenu cette tribune.