DOCUMENT LAB - Pour Nicolas Dupont-Aignan, ce ne sera pas seulement une minute, mais une heure de silence ce mardi 13 janvier à l’Assemblée nationale. Alors que chaque président de groupe parlementaire doit s’exprimer à la tribune de l’hémicycle pour rendre hommage aux victimes des attentats de Charlie Hebdo, Montrouge et Vincennes, le chef du parti Debout La France s’agace qu’aucun parlementaire non-inscrit ne puisse faire de même.
Ce dont il s’explique ce mardi dans un mail de protestation à Claude Bartolone, le président de l’Assemblée nationale, qu’a pu consulter Le Lab :
"Monsieur le Président,
Alors que, sous votre impulsion, la Représentation nationale s'apprête à rendre hommage aux victimes des attentats perpétrés par des fanatiques sur notre sol, il est inadmissible que seuls les Présidents des groupes de notre assemblée soient invités à s'exprimer. Les Députés non inscrits, qui ont la même légitimité que tous leurs autre collègues, ne comprennent pas pourquoi ils n'auraient pas droit à exprimer eux-mêmes leur émotion à l'occasion de ce moment solennel. Veuillez agréer, Monsieur le Président, l'expression de mes sentiments distingués.
Nicolas DUPONT-AIGNAN
"
Il n’est effectivement pas rare qu’un orateur soit choisi parmi les députés non-inscrits, ces parlementaires qui ne se rattachent à aucun groupe politique, pour s’exprimer à l’occasion de grands moments (discours de politique générale du Premier ministre, votes de confiance…). Mais la conférence des présidents, composée des chefs de file de chaque groupe, n’a manifestement pas jugé utile d’associer cette fois les électrons libres de l’hémicycle.
Sur le papier pourtant, rien ne s’y opposait. Seuls quelques cas prévoient que les députés non-inscrits ne puissent s’exprimer à la tribune lors des moments solennels : lors des débats sur la politique étrangère ou ceux sur les affaires européennes, notamment.
Pour Nicolas Dupont-Aignan, le choix de ce jour a tout d’une décision politique, comme il le dénonce auprès du Lab :
"C’est parce qu’ils ne veulent pas que le FN ou moi-même puissent parler.
"
Il faut dire que l’élu souverainiste, comme le Front national, ont fait partie des premières voix discordantes après les attentats de la semaine dernière. Le mercredi 11 janvier, alors que la quasi-totalité de la classe politique prône l’unité nationale contre le terrorisme, lui demande au gouvernement de "s’expliquer" sur ce qu’il considère comme des failles de sécurité.
Silencieux au Palais Bourbon ce mardi, l’ancien candidat à la présidentielle salue toutefois l’hommage parlementaire sur son compte Twitter :
Émotion en séance à l Assemblée Nationale. Une marseillaise symbole d unité nationale
— Dupont-Aignan (@dupontaignan) 13 Janvier 2015
Edit 16h10 : Ajout de la citation de Nicolas Dupont-Aignan