DOCUMENT LAB – Le calendrier est désormais connu. L’Assemblée nationale débattra le 28 novembre de la proposition de résolution des députés socialistes invitant la France à reconnaître l’Etat de Palestine (le Sénat se penchera sur le sujet le 11 décembre). Une première mouture du texte avait été présentée aux députés PS le 4 novembre en réunion de groupe, à l’initiative d’Elisabeth Guigou, présidente de la commission des Affaires étrangères au Palais Bourbon, et de Bruno Le Roux, président du groupe socialiste.
Après plusieurs réunions politiques, notamment au Quai d’Orsay, une version finale de la proposition de résolution, que le Lab s’est procurée, a été établie. "Les signataires invitent la France à reconnaître l’Etat de Palestine, aux côtés de l’Etat d’Israël", écrivent les députés PS dans leur propos liminaire.
Rappelant les propos de François Hollande, le 28 août 2014, les députés socialistes insistent :
Au nom du droit inaliénable à l’autodétermination, le peuple palestinien est fondé à se doter d’un Etat.
L’objectif ? Contribuer à la paix au Proche-Orient. Une paix qui passe inévitablement, selon ces élus, par la reconnaissance des deux Etats. "Cette reconnaissance, qui doit être assortie de garanties de sécurité pour Israël, n’a de sens que si elle conforte le droit et la paix", poursuivent les élus socialistes. Dans l’article unique de cette proposition de résolution, les signataires soulignent que "le statu quo est intenable et dangereux car il nourrit les frustrations et la défiance croissante entre les deux parties".
En réunion de groupe socialiste, le mardi 4 novembre, Bruno Le Roux avait soumis l’idée de ce texte à ses ouailles, rappelant que le groupe avait déjà proposé une résolution en 2011, lorsqu'il était dans l'opposition. "Nous constatons que la reconnaissance d'un Etat palestinien n'est peut-être plus un point d'arrivée du processus de paix mais une étape indispensable de sa relance", a expliqué le patron des députés PS.
En octobre, le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius avait laissé entendre qu’il n’était pas si éloigné de cette position. Il avait alors glissé que la France reconnaîtrait la Palestine comme Etat "le moment venu" et si cela est "utile à la paix" et non pas seulement symbolique. Cependant, le vote de l'Assemblée ou du Sénat ne vaudrait pas reconnaissance par le gouvernement mais il serait forcément très symbolique après celui du Parlement britannique mi-octobre et la reconnaissance de la Palestine par la Suède (premier pays européen à aller dans ce sens).
En France, les voix en faveur de cette reconnaissance se multiplient. De tous bords. Après une initiative isolée de trois députés socialistes, derrière Benoît Hamon, après une demande similaire des députés du Front de gauche, c’est la sénatrice écologiste Esther Benbassa qui a pris les devants au Sénat. A droite, Alain Juppé a estimé quant à lui, le 4 novembre, que la reconnaissance de la Palestine par l’Union européenne "serait bienvenue".