FRONT NATIONAL PARTOUT - Le FN semble être en passe de tenir son premier pari concernant les élections départementales des 22 et 29 mars : présenter des candidats dans presque tous les cantons. Interrogé par Publicsenat.fr lundi 16 février, le vice-président du parti, Louis Aliot, affirme en effet :
"Au-delà de 95% des cantons sont pourvus [en candidats frontistes].
"
Alors d'accord, il y a visiblement eu quelques cas légèrement compliqués, comme cette ancienne militante frontiste qui affirme avoir appris sa candidature dans la presse ou cet autre qui a fait la promotion de la devise pétainiste "Travail, famille, patrie" avant de se faire retirer son investiture. Mais globalement donc, le Front national sera massivement présent pour ce scrutin.
Et bien sûr, le parti de Marine Le Pen entend ne pas se contenter de participer. Louis Aliot estime ainsi qu'il est "de l'ordre du largement possible" de voir sa formation arriver en tête au premier tour. Confiant, il ajoute :
"On sera certainement en tête dans beaucoup d’endroits. [...] Je pense que ce sera un très bon cru pour le FN et le Rassemblement Bleu Marine.
"
Mais il sait que les élections départementales (auparavant "cantonales") ont toujours "été l'un des scrutins les plus difficiles" pour le FN, qui ne dispose à ce jour que de deux conseillers généraux. Selon lui, "il est évident qu’on sera au second tour dans 80% des cantons. Ce qui ne veut pas dire que nous aurons la moitié d’élus".
Également contacté par Publicsenat.fr, le sénateur UMP Éric Doligé, responsable des élections départementales à l'UMP, assure quant à lui qu'il y aura des binômes soutenus par le parti de la rue de Vaugirard "dans 98% des cantons". Des candidats UMP donc, mais aussi UDI ou encore divers droite, soutenus par la formation de Nicolas Sarkozy.
Côté socialiste, Christophe Borgel assure à Publicsenat.fr que "le PS soutient des candidats dans 97% des cantons". Le secrétaire national du PS chargé des élections ajoute qu'il y aura "des candidats PS ou apparenté dans 73% des cantons". Des chiffres confirmés dans un communiqué diffusé dans la soirée. Christophe Borgel s'y félicite que le PS soit "le parti le plus présent" pour ces élections. Et d'ajouter : "Plus encore que ceux qui, comme le Front national, prétendaient pouvoir l'être dans tous les cantons sans finalement y parvenir."
EELV présentera 950 candidats sur les 2054 cantons appelés à renouveler leurs représentants. Dans 45% des cas, ils feront alliance avec le Front de Gauche, ou au moins l'une de ses composantes (Parti communiste, Parti de Gauche ou Ensemble) ; ils iront seuls dans 33% des cas et ne s'allieront avec le PS (pourtant partenaire électoral en 2012) que dans 18% des cas.
[Edit 21h55 : ajout communiqué Christophe Borgel]
[Edit 17/02 21h30]
Mardi 17 février, le secrétaire général du Front national Nicolas Bay a présenté des chiffres très sensiblement inférieurs à ceux de Louis Aliot, annonçant une présence de son parti dans 93,1% des cantons et auprès de "98,03% de la population métropolitaine".
"Sur les 1.995 cantons métropolitains, le FN-Rassemblement bleu marine présente des candidats dans 1.897 cantons, auxquels s'ajoutent 3 cantons (Alpes-de-Haute-Provence, Jura et Haute-Vienne) où nous soutenons des candidats qui ne sont pas du FN", a indiqué Nicolas Bay. En comptant l'outre-mer, "au total, il y a 1.912 cantons dans lesquels le FN est présent, c'est-à-dire 7.648 candidats FN titulaires et suppléants. Dans 79 départements, le FN est présent dans la totalité des cantons", d'après l'eurodéputé.