Entre Frédéric Mitterrand et Aurélie Filippetti, les relations étaient loin d’être cordiales. Vraiment loin. En revanche, l’ancien ministre de la Culture de Nicolas Sarkozy porte un regard bien plus bienveillant sur Fleur Pellerin. Et ce malgré "l’épisode Modiano". Le 29 octobre, alors que Patrick Modiano venait de recevoir le prix Nobel de Littérature, la ministre avait séché pour citer un livre de l’auteur primé, tout en reconnaissant n’avoir plus le temps de lire.
Dans une interview au JDD de ce dimanche 16 novembre, Frédéric Mitterrand se dit ainsi "indulgent" avec la nouvelle ministre de la Culture. "Je ne veux pas lui jeter la pierre. Si elle ne l’a pas lu (Modiano, ndlr), elle le lira", débute-t-il dans cet entretien.
Puis il poursuit :
Fleur Pellerin, âgée de 41 ans, appartient à une génération qui est à la fois post et ante-modianesque. […] Les gens de 40 ans appartiennent à un autre monde. Ils lisent peu. Je suis indulgent avec Fleur Pellerin car je ne veux pas me retrouver du côté de la meute.
D’après lui, qui a été tout à la fois producteur, animateur TV, écrivain puis ministre, "Fleur Pellerin n’est que l’expression d’un système, où les hommes politiques ne lisent plus. Ils se comptent sur les doigts d’une main".
Homme de culture, Frédéric Mitterrand, qui pronostique un deuxième tour Juppé/Aubry en 2017, déplore ici l’utilisation et la récupération que font les hommes politiques de la littérature. Et de la culture en général. Qu’ils en parlent, ou qu’ils écrivent. "Certains se servent de la culture de manière utilitaire et c’est pire que tout", évoque-t-il avant de distribuer ses bons points sur le sujet à... Manuel Valls et Bruno Le Maire.
Manuel Valls et Bruno Le Maire sont, eux, de véritables amoureux de la culture. Ils ont une ouverture sur le monde.
[BONUS TRACK] "Arrête avec tes histoires de pédé"
En 2013, Frédéric Mitterrand a commis un livre sur son expérience ministérielle dans les gouvernements Fillon : "la Récréation", dans lequel il raconte, entre autres, que Claude Guéant lui faisait peur.
Ce livre, il l’a fait lire à Nicolas Sarkozy qui, dit-il, l’a "complimenté". Avant de lui dire, rapporte-t-il au JDD :
Arrête avec toutes tes histoires de pédé, on en a marre, on a compris.
"Nicolas Sarkozy m’a dit cela comme mes frères me l’auraient dit", poursuit aussitôt Frédéric Mitterrand pour qui l’ancien président peut "être un homme fraternel".