WELCOME - Ce n'est pas encore une adhésion officielle au Front national, mais presque. Fatima Allaoui a symboliquement rejoint les rangs frontistes du Conseil régional de Languedoc-Roussillon, vendredi 19 décembre, comme le rapporte Midi Libre.
Selon le quotidien local, la conseillère régionale a ainsi répondu à l'invitation de France Jamet, chef de file des élus FN au Conseil régional. Cette dernière avait lancé :
"J'invite madame Fatima Allaoui à rejoindre notre groupe si elle le veut.
"
"Fatima Allaoui s'est aussitôt levée pour aller s'asseoir à côté de France Jamet, dans le brouhaha", explique le Midi Libre. En atteste une photo de Fatima Allaoui tout sourire juste après avoir rejoint les bancs frontistes, diffusée par Guillaume Vouzellaud, membre du comité central du FN et secrétaire général du parti frontiste à la région :
Languedoc-Roussillon : @FatimaAllaoui rejoint le groupe #FN sur des positions patriotiques et républicaines pic.twitter.com/hIyyHWAO2n
— Guillaume Vouzellaud (@GVZD) 19 Décembre 2014
Un ralliement aussitôt salué sur Twitter par Louis Aliot, vice-président du FN et conseiller municipal de Perpignan :
Je félicite madame Allaoui pour son arrivée au Groupe FN Languedoc-Roussillon sur des positions patriotes et républicaines. Bienvenue !
— Louis Aliot (@louis_aliot) 19 Décembre 2014
Un changement de bord également annoncé sur le réseau social par le maire FN de Beaucaire, Julien Sanchez, et qui va bouleverser les équilibres politiques au sein du Conseil régional, comme le fait remarquer un journaliste :
Avec le changement de bord de @FatimaAllaoui le groupe #FN devient premier groupe d'opposition devant #UMP@LaRegionLR 10 conseillers VS 8
— Guillaume Mollaret (@Newsdusud) 19 Décembre 2014
Fatima Allaoui a été déchue de ses fonctions de secrétaire nationale de l'UMP quatre jours après sa nomination pour avoir parallèlement adhéré au Siel, micro-parti d'extrême droite rattaché au Rassemblement bleu marine de Marine Le Pen et donc très proche du FN.
Elle a depuis annoncé ne pas vouloir renouveler ses cotisations à l'UMP, avec qui elle a expliqué s'être "fâchée" sur les "valeurs" du "patriotisme". Elle a ensuite reçu plusieurs offres de ralliement de la part de figures du parti frontiste, notamment Florian Philippot et Jean-Marie Le Pen.
[Edit 13h20]
Fatima Allaoui explique ses motivations auprès du Scan, dénonçant "une hypocrisie à droite dans le Sud" et accusant l'UMP locale de racisme à son endroit :
"Pour représenter la diversité sur une liste, il n'y a pas de problème. En revanche, quand il s'agit de confier, sur le plan local, des responsabilités à une personne qui a mon profil, c'est à dire qui s'appelle Fatima et qui est un peu bronzée… Ce n'est plus pareil. Je me suis rendue compte que le racisme n'était pas là où je le croyais.
"
Le FN serait donc plus inclusif que l'UMP en Languedoc-Roussillon. Aux prochaines élections cantonales, elle serait "très heureuse" de recueillir le soutien du RBM. "L'UMP va trop vers le centre. Moi, un parti qui 's'udéise' [qui se rapproche de l'UDI, ndlr], ça ne m'intéresse plus", ajoute-t-elle, jugeant que le fait d'avoir été "virée de la vitrine nationale mais pas du parti" relève également de "l'hypocrisie à droite" qu'elle fustige.
Récemment, le FN a enregistré d'autres prises de guerre très médiatisées : Sébastien Chenu, en provenance de l'UMP, et Julien Odoul, débauché à l'UDI.