François Hollande, écolo converti et convaincu ?

Publié à 07h26, le 27 novembre 2014 , Modifié à 07h26, le 27 novembre 2014

François Hollande, écolo converti et convaincu ?

Sur Europe 1, Caroline Roux l’avait annoncé : si François Hollande a "verdi" son discours, c’est qu’il tente de ramener dans le giron de la majorité gouvernementale les écologistes. L’objectif ? Empêcher une candidature EELV à la présidentielle de 2017, alors que Cécile Duflot estime avoir désormais "les épaules" assez larges pour concourir.

Dans cette optique, le chef de l’Etat parle écologie à chaque sortie. Est-ce à dire qu’il a évolué sur ces questions ? Nicolas Hulot, son conseiller spécial, qui prépare la conférence sur le climat qui aura lieu à Paris en 2015, en est convaincu. Ainsi assure-t-il au Parisien de ce jeudi 27 novembre :

Oui, il s’est converti.

Converti, certes, mais convaincu ? Nicolas Hulot concède qu’il s’agit d’un revirement stratégique. Selon lui, François Hollande est rentré dans l’écologie "par stratégie avant de se prendre au jeu".

Le chef de l’Etat, lui-même, en déplacement en Australie, confiait aux journalistes :

Au départ, on est incrédule. On y croit pas que ce soit possible (le réchauffement climatique, ndlr). Mais ils apportent (les experts) des projections qui sont effrayantes. C’est le sort de l’humanité qui se joue, même si je n’aurais peut-être pas dit cela il y a deux ou trois ans.

Cette conversion fait douter du côté de certains verts. "N’est quand même pas Al Gore qui veut", ironise, au Parisien, le député Noël Mamère tandis que l’ancienne ministre de l’Ecologie, la socialiste Delphine Batho, reste elle aussi sceptique. Elle déclare à Libération de ce jeudi :

François Hollande a inventé le molletisme écologique. Plus il y a de discours verts, plus les actes vont dans l’autre sens.

Dur constat. Et Delphine Batho de poursuivre :

Or, on ne peut pas dire à la fois que Fessenheim fermera et ne fermera pas. A la fois annuler l’écotaxe et dire que les régions les mettront en place.

Au sein d’EELV, les lignes sont partagées. D’un côté Cécile Duflot et ses amis sont méfiants à l’égard de François Hollande, Manuel Valls et sa majorité. De l’autre, Jean-Vincent Placé et ses proches se disent de plus en plus Hollando-compatibles. Le sénateur écolo menaçant même, en cas de passage officiel de son parti dans l’opposition de gauche, de scission. Pourtant, Jean-Vincent Placé n'a pas toujours été aussi tendre avec François Hollande. En juin 2013, face à la réduction du budget de l'Ecologie, il avait violemment chargé le chef de l'Etat. Mais ça, c'était avant.

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