INFO LAB - François Fillon a retrouvé son sens des mots qui claquent et des comparaisons audacieuses. L'ancien Premier ministre a, ce 3 juin, lors d'une réunion d'élus fillonistes, comparé les appels à l'unité dans sa famille politique lancés par certains membres copéistes et sarkozystes aux mêmes demandes du Vatican lors du scandale des prêtres pédophiles, "au nom de l'unité de la famille".
S'exprimant devant plusieurs élus de son écurie dans une salle du parc des expositions porte de Versailles, François Fillon a, selon les informations du Lab, raconté une anecdote censée exprimer tout son énervement :
"On me dit qu'on doit accepter les turpitudes de la direction de l'UMP pour préserver l'unité du parti.
Ce week-end, j'ai parlé au curé de Solesmes [son village de la Sarthe], et je lui ai dit que ces propos me rappelaient ce que disait le Vatican au moment des affaires des prêtres pédophiles. Ne rien dire pour ne pas mettre à mal l'unité de l'Eglise !
"
Une comparaison osée qui, selon François Fillon, aurait légèrement fâché ledit curé. Lancée sur le ton de la plaisanterie, le trait d'humour a néanmoins étonné l'assemblée réunie autour de l'ex-Premier ministre, quelques minutes avant l'Assemblée générale très médiatisée de son association de soutien, Force républicaine . Un député proche de François Fillon, contacté par le Lab, confirme la comparaison mais la relativise et sous-titre les propos de François Fillon :
"L'unité passe avant tout à l'UMP, et du coup on ne parle pas des problèmes, c'est le vrai sens de la déclaration de François Fillon.
"
Même explication au Lab de l'entourage de l'ancien Premier ministre, qui ne dément pas la teneur des propos :
"Le sens général, c'est qu'il n'y a pas d'omerta et que l'unité de la famille ne doit pas passer avant le respect des valeurs et des principes. Au nom de l'unité de la famille, on ne doit pas s'affranchir du respect des paroles et des principes. C'est vrai que le parallèle est peut-être un peu osé, mais le sens est celui-là.
"
François Fillon est également revenu sur une polémique qu'il avait lui-même provoquée lorsqu'il comparait la direction de Jean-François Copé à une mafia :
"Il y a un an je parlais de mafia à l'UMP ! On m'a critiqué à l'époque mais un directeur de cabinet qui avoue tout pour protéger son boss, c'est quoi ?
"
Sûr de son fait, François Fillon a, devant ses soutiens, menacé de quitter l'UMP si la crise ne trouvait pas d'issue :
"Cette fois-ci, si ça ne marche pas, on s'en va.
"
L'ancien Premier-ministre n'a néanmoins pas évoqué l'hypothèse d'une renaissance du Rump, le groupe parlementaire qu'il avait créé en pleine guerre pour la présidence du parti en 2012.
Edit 18h30 :
Invité par Laurence Ferrari à réagir à cette information, Xavier Bertrand invite François Fillon à calmer le jeu, ce 3 juin sur iTélé :
"Je ne suis pas commentateur, mais je pense qu'il faut aussi que l'on se garde des mots trop durs et trop définitifs. En ce moment, un peu d'apaisement, ça ne fera de mal à personne.
"