MANŒUVRES - Jean-Christophe Cambadélis doit jouer un véritable rôle d’équilibriste. Afin de préserver le plus possible l’unité des socialistes alors que se prépare un futur congrès du PS et que les débats budgétaires révèlent toujours plus les tensions, le premier secrétaire de la rue de Solférino se félicite, selon un couloir du Parisien, de ne pas être, à la différence de Manuel Valls et François Hollande, dans le viseur de Martine Aubry.
Je suis le seul à sortir indemne de son entretien. Ça n’a pas échappé au président et au Premier ministre.
Invité de BFM TV, lundi 20 octobre, le député de Paris a tenté de ménager toutes les susceptibilités, jurant que Martine Aubry était fondamentalement sur la même ligne que l’exécutif. Un couple executif qu’elle n’avait pas prévenu de sa sortie dans le JDD, assure ce 21 octobre Le Figaro. A l’inverse, la maire de Lille avait appelé Jean-Christophe Cambadélis – qui avait fait sa campagne pour la primaire PS – avant la publication de son entretien.
Néanmoins, la déclaration de Martine Aubry souhaitant une réorientation de la ligne économique et soutenant les frondeurs a fait du bien à ces derniers, dixit un ministre au Parisien. Ce que ne cache pas le député PS de la Nièvre et proche de l’ancienne patronne du PS, Christian Paul.
"C’est un apport précieux", reconnait l’un des chefs de file de la fronde. Son collègue Laurent Baumel ajoute, pas mécontent, que l’irruption de Martine Aubry dans le débat légitime les revendications d’une partie des élus socialistes :
Elle dit la même chose que nous, donc cela nous légitime beaucoup. Le gouvernement ne peut plus dire que nous sommes des irresponsables et des gauchistes, car c’est difficile de dire cela d’elle.