Il y a ceux qui, à l'image de Martine Aubry, réclament à Manuel Valls un encadrement des loyers dans leurs communes. Et il y a ceux qui demandent expressément à ce que ça ne soit pas le cas. Jean-Claude Gaudin, le maire UMP de Marseille, se trouve dans cette seconde catégorie.
Dans un communiqué, l'édile dit ne "pas vouloir tomber dans le piège de la démagogie" en demandant, à l'instar de la maire socialiste de Lille, une application de cette mesure de la loi Alur qu'il juge mauvaise pour la construction en France :
La loi Alur sur l'encadrement des loyers a démontré, en quelques mois, toute son inefficacité en freinant considérablement, la construction de logements neufs en France et par conséquent a eu des répercussions très négatives sur l'emploi dans le secteur du bâtiment. (...)
Si les socialistes avaient pris la peine, en amont, de solliciter l'expertise des professionnels, ils auraient compris que le marché locatif se régule de lui-même en fonction de l'offre et de la demande.
A Marseille, je continue une politique active en créant 5000 logements par an pour répondre aux besoins de chaque catégorie socio-professionnelle. Je ne tomberai pas dans le piège de la démagogie et laisse Mme Aubry régler ses comptes avec ses amis du gouvernement.
Marie-Arlette Carlotti, ancienne ministre battue par l'UMP aux municipales dans le 3e secteur marseillais, a réclamé cet encadrement pour la cité phocéenne.
La loi Alur de Cécile Duflot prévoyait un double dispositif d'encadrement des loyers mais a été freiné par Manuel Valls avant la publication des décrets d'application. Si l'encadrement lors de la relocation a bien été mis en place - et ce dès l'été 2012 - l'encadrement initial des loyers a quant à lui subi un détricotage, le Premier ministre ayant annoncé fin août que seule la capitale bénéficierait de cette mesure "à titre expérimental". A l'origine, la mesure devait être progressivement mise en place dans les agglomérations dites "tendues" en termes de logements, à l'image justement de Marseille.
Fin août, Manuel Valls a donc freiné cette mise en place en estimant que "les conditions techniques" n'étaient "pas prêtes" et qu'il faudrait repousser le dispositif "à plusieurs années". Dès le lendemain, et selon les informations du JDD, le Premier ministre s'est pourtant montré ouvert à la demande d'expérimentation de la maire de Lille.