La victoire de Syriza et d’Alexis Tsipras en Grèce a été, pour Jean-Luc Mélenchon, "un moment historique". Une victoire "par procuration" pour lui et Cécile Duflot, a même ironisé Manuel Valls alors que le leader du Front de gauche est parfois comparé au nouveau Premier ministre grec.
Mais après la décision de la Banque centrale européenne de priver les banques grecques d’une de leurs sources de financement, risquant de précipiter l’asphyxie financière de l’Etat grec, Jean-Luc Mélenchon a demandé, mercredi 4 février, une audience à François Hollande, qui recevait Alexis Tsipras à l’Elysée le jour-même.
Dans une lettre rendue publique sur son site, l’ancien candidat à la présidentielle met les formes et jette aux oubliettes - temporairement sans doute - le ton virulent qu’il peut parfois adopter envers François Hollande. Ainsi écrit-il :
J’ai eu l'honneur de répondre à votre invitation pour évoquer les sujets qui vous semblaient engager l'intérêt général de notre pays. Dans cet esprit je souhaiterais vous rencontrer dans le contexte de la situation ouverte par le nouveau gouvernement grec.
Il ajoute :
Vous avez reçu le Premier ministre Alexis Tsipras. Vous vous souvenez qu'il a été notre candidat à la présidence de la Commission européenne. Comme de très nombreux Français, je suis intéressé au succès de son action et à la refondation de l'Europe qu'elle porte. Vous êtes en situation de jouer un rôle décisif dans la discussion qui va s'ouvrir au Conseil du fait de l'importance de notre pays dans l'espace politique, économique et culturel européen. Je sollicite donc l'opportunité d'être reçu par vous à ce sujet.
Fustigeant la décision de la BCE qui fait planer sur la Grèce "une menace inadmissible", Jean-Luc Mélenchon insiste :
Pouvons-nous échanger à ce sujet ?
Sa requête sera-t-elle entendue par l’Elysée alors que pour le secrétaire d’Etat Jean-Marie LE Guen, Alexis Tsipras est plus proche de François Hollande que le dirigeant du Front de gauche ?