Il est surnommé "ministre des tensions avec le Parlement" par de nombreux députés, et ne démérite pas son titre. Jean-Marie Le Guen ne se prive pas de dire ce qu'il pense des députés "frondeurs" du PS, dans une interview aux Echos donnée ce 24 juillet . Le secrétaire d'Etat aux Relations avec le Parlement (son vrai titre, promis) signe trois attaques saignantes à l'égard de ces députés classés à la gauche du PS, estimant tour à tour qu'il ne sont que "postures", qu'il n'y a "pas d'alternative à gauche", et les compare à Pierre Gattaz...
>> "Ni stratégie ni discours homogène"
Première attaque, et pas des moindres, de Jean-Marie Le Guen: les frondeurs n'ont selon lui "ni stratégie ni discours homogène". Pire encore: ils seraient leurs propres victimes.Voilà ce que déclare Jean-Marie Le Guen :
"Je ne mésestime pas le problème mais je ne le surestime pas non plus. Ce qu'il s'est passé, c'est en réalité une marginalisation des "frondeurs" qui, parce qu'ils sont restés dans la posture et n'ont ni stratégie ni discours homogène, se sont autoéliminés du débat. Et dans le même temps, transofrmé par ces épreuves, le groupe PS s'est affirmé.
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>> "Pas d'alternative"
Que ce soit clair: le gouvernement ne se fait plus de mouron concernant ses députés frondeurs. Le gouvernement (en tout cas Jean-Marie Le Guen) pense d'ailleurs qu'il n'y a qu'une seule politique de gauche possible, la sienne :
"Le débat, pour nous, est plus sur le maintien de la parole donnée que sur la nature de la politique économique. Il y a des alternatives d'extrême droite, des alternatives ultralibérales, avec les dégâts que l'on connaît, mais il n'y a pas d'alternative à gauche.
"
>> La comparaison qui fâche
Vous pensiez que c'en était terminé ? Petits joueurs... Jean-Marie Le Guen abat sa dernière carte en comparant ses amis les frondeurs à ce qui se fait à peu près de pire en France: le patron des patrons, en la personne de Pierre Gattaz. Interrogé sur le président du Medef, Jean-Marie Le Guen trouve bon de revenir à "ses" frondeurs :
"Il me fait un peu penser à nos "frondeurs". De temps en temps, la parole s'envole. A un moment, il faut que les dirigeants assument dans cette responsabilité. Dans une période comme celle que nous connaissons, l'intérêt général commande à chaque responsable de ne pas s'aligner sur les activistes.
"
Ministre du gouvernement Ayrault, François Lamy a visiblement failli s'étranger en lisant cette interview. Ce proche de Martine Aubry s'est fendu d'un tweet pour déplorer la violence de Jean-Marie Le Guen et s'interroger sur les raisons véritables de ces attaques :
Interview de @jm_leguen dans @LesEchos : provocation inutile. Que cherche le gouvernement ? Une confrontation ? Une démonstration ?
— François Lamy (@lamy_f) July 24, 2014