Jean-Marie Le Guen sur Cécile Duflot : "depuis qu'elle a quitté le gouvernement, elle est en perpétuelle dérive"

Publié à 09h18, le 03 novembre 2014 , Modifié à 20h35, le 03 novembre 2014

Jean-Marie Le Guen sur Cécile Duflot : "depuis qu'elle a quitté le gouvernement, elle est en perpétuelle dérive"

DÉRIVE - Tirs nourris contre Cécile Duflot de la part de Jean-Marie Le Guen ce 3 novembre sur Europe 1. Le secrétaire d'Etat aux Relations avec le Parlement a violemment critiqué l'ancienne ministre du Logement, estimant qu'elle était "en perpétuelle dérive" depuis sa démission.

Pour comprendre cette attaque, il faut remonter plus haut dans l'interview matinale. Interrogé sur le drame de Sivens, Jean-Marie Le Guen pointe la faute de certains groupes de manifestants "d'une extrême violence" venus se greffer aux militants écologistes pacifistes. Puis il condamne la réaction de certains responsables politiques qui, à l'image de Jean-Luc Mélenchon, ont demandé la démission du ministre de l'Intérieur :

Je m’étonne que certains, par facilité, continuent de dire que cette violence peut être légitime.  Je pense qu’il y a eu un certain nombre de déclarations politiques à l’extrême gauche, monsieur Mélenchon, un certain nombre d’écologistes, qui ne se rendent pas compte qu’on est dans un Etat de droit, qu’on doit aller vers un apaisement de la société (…) mais qu’il ne faut en aucune façon justifier la violence et faire en sorte que se mêlent représentants non-violents et des groupes violents.



Cette forme d’escalade gauchiste est extrêmement dangereuse.

Une déclaration qui fait aussitôt réagir Cécile Duflot sur Twitter :

Réponse du berger à la bergère. Informé du contenu de ce tweet en direct à l'antenne d'Europe 1 par Thomas Sotto, Jean-Marie Le Guen s'emporte :

Je pense qu’elle a perdu ce qu’elle avait acquis lorsqu’elle était au gouvernement, c’est-à-dire le sens de l’Etat.



Vous savez les Verts en Allemagne ça a été des gauchistes, et à un autre moment ils ont été au gouvernement et ils ont capables de gouverner une Nation.



Depuis qu’elle a quitté le gouvernement, elle est en perpétuelle dérive. Elle s’éloigne de ce qu’est la responsabilité de la gestion d’une société.

Trois jours plus tôt, dans Le Monde, l'ancienne ministre avait estimé que la mort de Rémi Fraisse à Sivens était "aussi le résultat d'une situation politique" et "un échec du dialogue réclamé sur place par les opposants" au barrage.

L'ancienne ministre a eu l'occasion de répliquer plus formellement en début de soirée. Invitée du Grand Journal de Canal +, Cécile Duflot a estimé avoir "agi avec beaucoup de responsabilité" en parlant de "tâche indélébile sur l'action du gouvernement" :

Quand on a du mal à répondre sur le fond d'un sujet, on fait diversion, c'est classique. On attaque les personnes. Plus on est mal à l'aise, plus on monte dans les mots. J'ai parlé mardi dernier, fort, avec des mots sincères. Que ça puisse en contrarier certains, je le constate, mais je considère que j'ai agi avec beaucoup de responsabilité parce que j'ai alerté publiquement mais surtout en privé, à bas bruit, longuement, pour dire que la situation était extrêmement précaire à Sivens.

N'a-t-elle pas peur, par ses propos, de "souffler sur les braises" ?

Non, non, non. Je pense que quand on parle nettement, on n'est pas violent, on dit simplement les choses clairement. Je me suis exprimée sur ce que j'ai à dire, avec force et netteté, mais parce que c'était nécessaire. On ne fait jamais de gaieté de cœur le choix de dire qu'on est dans une situation difficile.



[...] Je n'ai jamais considéré que j'étais parfaite ni que j'avais raison pour tout. J'ai la modestie, en revanche, de dire que les écologistes ont eu raison depuis 30 ans.

[Edit 20h30 : ajout des déclarations de Cécile Duflot sur Canal +]

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